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minute en lisant le graphique ; on peut savoir par quel intervalle de temps les pulsations sont séparées ; on peut connaître la durée de chacune d’elles.

Le graphique donne aussi la forme du mouvement ; il est bien intéressant de regarder la figure 5, qui reproduit la forme d’une pulsation radiale, et d’étudier en même temps sur sa propre artère radiale l’impression tactile que fait la pulsation sur le doigt.

Fig. 5. — Graphique du pouls de l’artère radiale. P est le sommet de la pulsation, R est le dicrotisme (Landois).


Il y a une foule de détails qui échappent à cette impression directe ; on sent purement et simplement un choc ; il faut être un médecin ou un physiologiste exercé pour savoir si l’artère est pleine ou vide, si le pouls est ample ou petit, dur ou mou, s’il présente plusieurs rebondissements. Au contraire le graphique montre clairement ces différents caractères. Il montre d’abord que le pouls est une onde formée d’une ligne d’ascension et d’une ligne de descente ; la ligne d’ascension est brusque et simple ; elle ne présente pas d’irrégularité sur son trajet ; elle se termine d’ordinaire par un sommet aigu ; la ligne de descente est toujours plus inclinée, c’est-à-dire plus lente que la ligne d’ascension ; en outre la ligne de descente présente, dans des points variables de son trajet, un ou plusieurs accidents, auxquels on donne le nom de dicrotismes. Ils consistent dans une ou plusieurs ondes très courtes, composées d’une ligne d’ascension et d’une ligne de descente.

L’onde principale du pouls correspond à la systole ven-