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on a mieux travaillé dans la deuxième demi-heure que les jours sans repos.

Si on examine la marche de la ligne pleine, on voit qu’elle monte continuellement, c’est une preuve que l’exercice acquis pendant une heure de travail ne se perd pas après vingt-quatre heures de repos.

Les expériences de la troisième série ont montré que après une demi-heure d’additions une pause de quinze minutes n’a ni une influence favorable ni une influence défavorable. Cette série d’expériences a été faite juste un an après la première, il est bien difficile de comparer les résultats de ces deux séries entre elles ; une chose peut être certaine, c’est que s’il y a une influence produite par une pause de quinze minutes, cette influence n’est pas nette.

Lorsqu’au lieu de mettre la pause de repos après une demi-heure, on la place après une heure d’additions (quatrième série), on remarque une influence favorable produite par ce repos.

Si le travail consiste à apprendre par cœur des séries de chiffres, un repos de quinze minutes après une demi-heure de travail est favorable.

Enfin, si après cinq minutes de travail on se repose cinq minutes et qu’on travaille ensuite de nouveau cinq minutes et ainsi de suite pendant deux heures, le repos de cinq minutes a une influence défavorable au commencement du travail et influe au contraire dans un sens favorable vers la fin.

Donnons quelques chiffres pour montrer jusqu’à quel point les résultats précédents sont nets et pour montrer comment ont été calculés les résultats ; cette dernière question n’est pas simple. Prenons un exemple dans les chiffres d’Amberg : le sujet fait des additions pendant une heure sans interruption les jours impairs, et il se repose quinze minutes après la première demi-heure des jours pairs. Voici les nombres d’additions faites pendant les deux demi-heures des huit jours de travail :