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jours suivre cinq minutes de travail par cinq minutes de repos.

Troisième série. — Les jours pairs, le sujet faisait des additions pendant une demi-heure, puis se reposait quinze minutes et puis calculait de nouveau pendant une demi-heure.

Quatrième série. — Les jours pairs, le sujet faisait des additions pendant une heure, puis se reposait pendant quinze minutes et calculait encore pendant une heure.

Cinquième série. — Les jours pairs, le sujet apprenait des séries de chiffres par cœur pendant une demi-heure, puis se reposait pendant quinze minutes et travaillait encore pendant une demi-heure.

Voyons les résultats obtenus. Un résultat très net est que la vitesse de travail augmente continuellement de jour en jour ; l’exercice que l’on acquiert pendant une heure de travail se conserve jusqu’au lendemain, et même après trente-huit heures d’intervalle il ne diminue pas ; ce n’est qu’après des repos de quarante-sept et de soixante-douze heures que l’auteur a observé une perte de l’exercice acquis.

Les influences produites par les pauses courtes ne sont pas très nettes ; il semble qu’un repos de cinq minutes après une demi-heure d’additions est favorable, c’est-à-dire on calculait un peu plus vite dans la seconde demi-heure les jours où il y avait repos, que les jours de contrôle où il n’y en avait pas.

Cette influence est très faible ; pour le montrer nous la représentons sur le graphique suivant, sur lequel sont portés en abscisses les différents jours de travail et en ordonnées les quantités de travail fait pendant une demi-heure. Nous avons d’abord tracé la courbe qui représente les quantités de travail pendant la première demi-heure de tous les jours, c’est le trait plein. Ensuite nous représenterons par une petite croix les quantités de travail fait dans