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Un coup d’œil sur les tableaux précédents montre qu’il y a des différences individuelles considérables ; mais avant d’examiner ces différences individuelles, portons notre attention sur les différents travaux intellectuels, examinons donc les chiffres moyens qui se trouvent dans la dernière ligne de chacun des deux tableaux précédents. On voit que l’augmentation de la vitesse de travail ainsi que sa diminution après le maximum présentent des degrés variables suivant les différents travaux. Ainsi cette augmentation est la plus faible pour l’écriture, elle est égale à 1,8 ; elle est un peu plus forte pour la lecture (5,7), puis viennent la mémoire des syllabes, l’acte de compter les lettres une à une, les additions, l’acte de compter les lettres trois par trois ; enfin cette augmentation est la plus forte pour la mémoire des chiffres.

L’ordre de ces travaux est différent pour la diminution de la vitesse après le maximum dans la phase où la fatigue prédomine sur l’exercice ; ainsi la diminution de la vitesse est la plus faible pour la lecture (5,9), puis viennent l’acte de compter les lettres une à une, l’acte de compter les lettres trois par trois, l’écriture, les additions, la mémoire des chiffres et en dernier lieu la mémoire des syllabes. Nous avons, dans un tableau précédent (p. 240), indiqué le temps à la suite duquel on atteignait la vitesse maximum, et nous avons rangé les différents travaux intellectuels par ordre en commençant par celui pour lequel la vitesse maximum était atteinte le plus rapidement et en terminant par celui pour lequel ce maximum était atteint après le temps le plus long. Construisons un tableau comparatif ; dans la première colonne nous inscrirons les différents travaux intellectuels dans l’ordre qui correspond à la durée nécessaire pour atteindre le maximum, et nous commencerons par le travail pour lequel cette durée est la plus petite ; c’est la mémoire des syllabes. Dans la seconde colonne nous inscrirons les mêmes travaux ordonnés suivant le degré d’augmentation de la vitesse sous l’influence de