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s’il lui reste encore beaucoup de temps ou non jusqu’à la fin, et lorsqu’il arrive aux cinq ou dix dernières minutes, il éprouve une certaine émotion ; sachant qu’il n’y a plus que quelques minutes à travailler, il veut bien les finir, il travaille donc avec une verve analogue à celle du commencement ; on remarque dans beaucoup de cas que la vitesse de travail augmente un peu pendant les dernières minutes.

Fig. 75. — Marche générale de la vitesse du travail intellectuel.

En somme, la marche générale du travail pendant deux heures est représentée par le tracé schématique de la figure 75 ; cette figure est obtenue en portant en abscisses la durée du travail et en ordonnées les quantités de travail de cinq minutes en cinq minutes. La courbe descend d’abord un peu ; c’est la phase de verve du commencement (AB) ; puis elle monte jusqu’à une certaine valeur maximum BC ; c’est la phase où l’exercice prédomine sur la fatigue ; puis elle descend de C en D ; c’est la phase où la fatigue prédomine ; enfin, elle remonte un peu vers la fin, DE, c’est la phase de verve de la fin. Telle est la marche générale qui s’observe chez la plupart des sujets pour les différents travaux intellectuels étudiés par l’auteur. Voyons maintenant les valeurs numériques pour chaque travail en particulier.