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pouvait les lettres d’un texte, il devait les compter une à une, et, quand il arrivait à 100, faire un trait avec un crayon à l’endroit correspondant du texte, puis il continuait à compter les lettres du texte en commençant la numération par un. De plus, toutes les cinq minutes retentissait dans le laboratoire un coup de sonnette, et à ce moment le sujet devait faire dans le texte une marque avec le crayon. Les expériences ayant montré que la prononciation des nombres prenait beaucoup de temps, l’auteur fit des expériences dans lesquelles les sujets devaient compter les lettres d’un texte pareil au précédent, mais par groupes de trois lettres.

Addition de nombres d’un chiffre. — L’auteur voulait étudier un acte d’association très simple, il choisit l’addition de nombres d’un chiffre ; le sujet avait devant lui un cahier dans lequel étaient imprimées sur chaque page dix colonnes de chiffres ; ces colonnes sont suffisamment espacées l’une de l’autre pour qu’on puisse facilement écrire des nombres entre deux colonnes voisines. Voici par exemple une partie de quatre colonnes voisines que nous reproduisons en grandeur naturelle :

5 4 3 6
7 7 4 9
9 8 2 8
3 5 6 5
2 7 5 7
6 6 7 6
8 5 8 8

Ce spécimen donne une idée exacte de la dimension des chiffres et de l’écartement des colonnes ; il reste à dire que les pages du cahier sur lesquelles ces colonnes sont imprimées ont une dimension de 21 sur 28 centimètres, le nombre de colonnes est de dix, et le nombre de chiffres par colonne est de 36. Nous donnons ici la reproduction d’une page entière réduite de moitié.