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de pures hypothèses et sont sujettes à caution ; nous nous contenterons par conséquent de les indiquer très brièvement.

Le travail intellectuel entraîne, comme nous l’avons vu, une diminution de la quantité d’azote. Or, on sait que l’azote que l’on trouve dans les urines dépend beaucoup des aliments ingérés et de la décomposition des matières albuminoïdes. Comme l’alimentation a été la même les jours de repos que les jours de travail intellectuel, on ne peut pas rapporter la diminution de l’azote de l’urine à une variation dans la nourriture ; il faut donc l’attribuer à une moindre décomposition des matières albuminoïdes.

On ne peut pas, d’après l’auteur, rattacher la diminution de la décomposition des matières albuminoïdes à une variation des échanges nutritifs qui se passe dans le système nerveux ; il faut donc conclure que sous l’influence du travail intellectuel la nutrition générale de l’organisme se ralentit. C’est une conclusion qui paraît probable et qui se trouve bien d’accord avec les études récentes de Binet sur la consommation du pain pendant l’année scolaire ; de même ce résultat concorde aussi avec ceux qui ont été obtenus sur l’influence qu’un travail intellectuel prolongé produit sur la circulation du sang.

La discussion faite par Mairet de la cause qui amène une diminution de la quantité d’acide phosphorique uni aux alcalis et une légère augmentation de l’acide phosphorique uni aux terres nous paraît moins convaincante que la précédente. Il attribue, d’une part, la diminution de l’acide phosphorique uni aux alcalis à la diminution de la nutrition générale, et d’autre part il attribue cette diminution à l’activité du cerveau ; le cerveau emploie, d’après lui, de l’acide phosphorique pour travailler ; hâtons-nous de dire que cette dernière conclusion n’est pas prouvée, elle ne peut être admise que sous forme de conjecture.

Les méthodes chimiques employées par Mairet pour l’analyse de l’urine ne sont pas très précises ; elles ont été