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En constatant cette diminution considérable de la force musculaire à la suite d’un travail du cerveau, on pourrait penser que la fatigue est centrale et dépend de l’état des centres moteurs du cerveau. Mais Mosso a montré que la question est beaucoup plus complexe, et que les muscles, excités directement par l’électricité, donnent moins de travail ergographique après le travail intellectuel qu’avant.

Fig. 71. — Courbes ergographiques de Maggiora obtenues en faisant soulever au médius un poids de 500 grammes par l’excitation électrique des muscles. Le tracé 1 est obtenu à 9 heures du matin. De 2 heures à 5 heures et demie de l’après-midi, Maggiora faisait passer des examens ; le tracé 2 est pris à 3 heures et demie et enfin le tracé 3 à 7 heures du soir. On voit que sous l’influence du travail intellectuel les muscles eux-mêmes se fatiguent considérablement.


La figure 71 a été obtenue en faisant tenir à un doigt de la main gaucbe (Maggiora) un poids de 500 grammes, et en appliquant le courant induit de l’appareil de Du Bois-Reymond sur les muscles fléchisseurs des doigts. En 1, tracé obtenu à 9 heures du matin, avant l’examen. Depuis 2 heures de l’après-midi et jusqu’à 5 heures et demie, le docteur Maggiora interroge onze élèves. À 5 heures et demie, on inscrit le deuxième tracé de la figure. Ici encore nous voyons que la force des muscles est diminuée ; au lieu de cinquante-deux contractions qu’il faisait le matin,