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cédé, beaucoup plus simple et plus exact, consiste à surveiller le thermomètre en faisant, avec une poire en caoutchouc ou avec un électro-aimant Deprez sur un cylindre tournant, des signaux à chaque dixième de degré qui est franchi par la colonne de mercure.

Nous ne faisons que signaler, parmi les appareils servant à mesurer le degré de la température, les aiguilles thermo-électriques ; ces appareils ont beaucoup plus de sensibilité que les thermomètres ordinaires, on a pu s’en servir pour évaluer jusqu’à 1/4000e de degré.

Les calorimètres sont fondés sur un principe tout différent de celui des thermomètres ; ils servent à mesurer la quantité de chaleur dégagée dans un temps donné par une partie ou par la totalité d’un organisme. La physique nous enseigne que la quantité de chaleur n’est pas nécessairement la même chose que le degré de température ; il y a des corps portés à un degré de température très élevé qui possèdent une quantité de chaleur moindre que d’autres corps présentant un degré moindre de température. Ainsi, pour élever d’un degré la température d’un kilogramme d’eau, il faut la même quantité de chaleur que pour élever de 9 degrés la température d’un kilogramme de fer. Les calorimètres sont des appareils clos, entourés de corps mauvais conducteurs : on y recueille toute la chaleur produite par un organisme, et on emploie cette chaleur à augmenter la température d’une certaine quantité d’eau ou d’air contenue dans le calorimètre ; c’est là le principe de bon nombre de calorimètres.


La température du corps humain dépend d’un si grand nombre de conditions, et varie avec un si grand nombre d’influences que les recherches de thermométrie humaine doivent être considérées comme des plus difficiles. Bien qu’on donne comme température normale de l’homme le chiffre de 36°,5, il ne faut pas oublier que la tempéra-