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avons fait nous-mêmes quelques observations curieuses sur ce point ; nous avons pris sur une dizaine d’enfants la température de la paume de la main, le thermomètre étant placé dans le poing fermé ; l’expérience était faite deux fois, la première pendant un état de repos, le sujet assis, et la seconde après une course de vitesse ayant beaucoup accéléré le cœur et la respiration. Le plus souvent le degré de la température dans la main est augmenté par la course, mais ce n’est pas constant ; il est arrivé plusieurs fois que le degré de température qu’on a relevé était le même avant et après la course. Les graphiques des figures 55 et 56 résument quelques-unes des observations que nous avons recueillies sur la température. Or, il s’est trouvé que la rapidité d’ascension du thermomètre a toujours augmenté après la course, et elle a augmenté même dans le cas où la course ne produisait aucun changement dans le degré thermométrique de la main. Nous nous bornons pour le moment à signaler ces observations ; elles sont encore trop peu nombreuses et trop peu variées pour qu’on puisse les interpréter ; nous pouvons cependant en tirer dès à présent la conclusion pratique qu’il est utile d’enregistrer, avec le degré de température, la rapidité d’ascension du thermomètre. Le chiffre indiquant en minutes la durée de l’ascension n’a qu’une valeur relative et dépend de la quantité de mercure contenue dans le thermomètre ; on doit par conséquent employer le même thermomètre pour avoir des chiffres comparables.

Comment peut-on mesurer la rapidité d’ascension de la colonne mercurielle ? On n’a pas encore construit jusqu’ici des thermomètres enregistreurs à mercure, et les essais qui ont été faits n’ont pas réussi. Le moyen le plus simple est de surveiller l’ascension de la colonne en ayant à la main une montre à secondes ; on note à mesure les dixièmes de degré et le moment précis où ils sont atteints ; mais c’est un procédé très fatigant, qui demande une grande contention d’esprit. Un autre pro-