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CHAPITRE PREMIER
LA DISCUSSION SUR LE SURMENAGE
à l’académie de médecine.

En 1886 et en 1881, l’Académie de médecine de Paris fut saisie par un de ses membres, le Dr Lagneau[1], d’une question qui à cette époque provoquait une vive discussion dans la presse : la question du surmenage intellectuel.

De mai à août 1887, l’Académie de médecine maintint cette question à l’ordre du jour ; et, comme c’est l’usage, une commission fut nommée, un des membres de la commission fit un rapport, et les conclusions de ce rapport, après avoir été discutées et votées, furent envoyées au ministre de l’Instruction publique.

Nous pensons qu’il est utile de résumer et de discuter ici des arguments qui furent présentés à cette époque pour ou contre le surmenage intellectuel. Ce sera la meilleure introduction à nos propres études.

Définissons d’abord le problème qu’il s’agit de résoudre, et qui fera le sujet de notre livre. Nous n’avons nullement l’intention d’étudier la fatigue et le surmenage chez les adultes, savants, artistes ou hommes de lettres ; de montrer quelles maladies il engendre et quelles précautions on doit prendre pour arrêter le mal aux premiers symptômes. Ce sont là des questions d’hygiène privée, qui ont

  1. Bulletins de l’Académie de Médecine, séance du 27 avril 1886, p. 391. Paris, Masson.