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CHAPITRE III
INFLUENCE DU TRAVAIL INTELLECTUEL
sur la pression du sang[1]

Pour mesurer la pression du sang chez les animaux, on se sert d’un tube manométrique en U, rempli de mercure (fig. 37) ; la petite branche du manomètre, après s’être coudée à angle droit, se termine par un ajutage qu’on introduit dans l’artère où l’on veut mesurer la pression du sang. Dans la coudée à branche ouverte du manomètre, on place un flotteur qui inscrit les mouvements de la colonne liquide. Cette colonne liquide est refoulée par le sang à une certaine hauteur. La différence de niveau du mercure dans la grande et la petite branche du manomètre donne la mesure de la pression sanguine dans l’artère explorée.

Dans les grosses artères des mammifères la pression est de 140 à 160 millimètres de mercure.

La mesure de la pression du sang chez l’homme ne pouvant pas se faire au moyen d’une opération sanglante[2], on a pris un détour ; on mesure la pression par l’extérieur, en appliquant le manomètre ou des instruments analogues

  1. Une grande partie de ce chapitre est prise du travail de Binet et Vaschide publié dans l’Année psychologique, t. III, p. 127.
  2. On a pu mesurer avec le manomètre la pression sanguine d’un homme pendant une opération d’amputation : à l’artère humérale, la pression était de 110 à 120 millimètres de mercure. Chez un enfant, on a pu mesurer aussi la pression avant l’amputation de la cuisse ; elle était de 100 à 160 millimètres de mercure dans l’artère tibiale antérieure. (Physiologie de Landois, p. 153.)