Page:Billequin - Note sur la porcelaine de Corée, 1896.pdf/9

Cette page a été validée par deux contributeurs.
7
mélanges.

On le voit les textes sont assez clairs et explicites. M. Stanislas Julien, dont la traduction d’ailleurs concorde avec la nôtre, a eu le tort de ne donner qu’un texte tronqué, dont l’interprétation a pu donner naissance à des conclusions erronées.

Nous ne croyons pas trop nous avancer en disant : La porcelaine coréenne n’a jamais été en haute estime en Chine. Tout en faisant grâce à une ou deux formes originales, les textes accusent formellement les industriels coréens de plagiat et ne marchandent pas leurs expressions. Ces mêmes textes nous apprennent que la porcelaine de Corée est une reproduction plus ou moins heureuse du Long-tsuan-yao, ce que confirment les échantillons que nous avons envoyés à Sèvres. Il ne faut pas perdre de vue qu’il n’est jamais question que de porcelaine monochrome blanche, verdâtre, tirant plus ou moins sur le bleu, et nullement de porcelaine décorée d’émaux. N’oublions pas non plus que les textes qui nous servent de guide remontent à une période fort reculée, époque à laquelle les produits céramiques de la Chine étaient bien loin d’avoir atteint à l’apogée de la perfection. Si on avait accordé à ces considérations tout le poids qu’elles méritent, on ne se serait pas avancé jusqu’à admettre l’influence prédominante de l’art coréen sur l’art chinois.

Les faits et l’histoire tendent au contraire à donner un démenti à cette opinion.

L’art de la poterie est connu en Chine depuis la dynastie des Tang[1], et a donné lien depuis lors à des perfectionnements continus ; les centres de fabrication, à peu d’exceptions près, sont encore ceux où l’industrie céramique se développa avec le plus d’activité et de succès, grâce à l’abondance des matières premières fournies par le sol et grâce à la filiation traditionnelle des procédés techniques.

N’est-il pas plus simple de reconnaître, ici comme ailleurs,

  1. 古無磁銷。至唐始尚窑器。 G. S.