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mélanges.

la Chine sous la dynastie Ming. La Corée doit offrir des objets ouvrés en or et en argent, des étoffes colorées, des nattes colorées, du ginseng, des peaux de léopard et de loutre, des pinceaux de poils jaunes et du papier de bourre de soie ; même silence sur la porcelaine. On voit par cet énoncé que des objets offrant cependant un intérêt assez mince, n’y sont pas dédaignés pour celà.

Il ne nous restait qu’à examiner les ouvrages de céramique pour nous former une opinion motivée.

Il était présumable, en effet, étant connu le soin avec lequel les Chinois conservent les anciennes traditions, de penser qu’il nous serait facile de remonter au berceau d’une industrie dont les produits ont eu une importance si considérable en Chine.

Voici les extraits relatifs à la porcelaine de Corée que nous avons pu relever dans divers ouvrages techniques.

Dans le King-teh-tchin Tao-lou[1] on lit : « Les porcelaines de Corée sont verdâtres : les gens du pays appellent cette couleur Féi-tsoui (翡翠), litt. couleur de martin pêcheur. Depuis quelque temps la fabrication est plus soignée, la couleur et le vernis plus purs que par le passé.

« Les vases à contenir le vin sont de forme de courge dressée avec un petit couvercle ayant la forme d’une feuille de Nélumbium supportant un canard accroupi.

« Les Coréens ont encore des bols, des assiettes, des coupes, des vases, des soupières, dont les formes sont volées (sic) à celles de la porcelaine de Ting, c’est pour celà qu’il est inutile d’en parler spécialement. Seuls, les vases à contenir le vin ont un cachet tout particulier ». (Ce passage est extrait du Suan-ho feung-che Kao-li tou-ting.

  1. 景德鎮陶錄. King-teh-tchin est le nom du bourg où les plus célèbres porcelaines furent fabriquées. (Lat. 27° 56′, Long. 115° 54′). Comp. Hirth, Chinesische Studien, p. 52 et suiv. et p. 112. G. S.