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mélanges.

1o. L’existence de la porcelaine de Corée étant un point acquis, nous nous sommes mis en devoir d’en acquérir des échantillons. Mais là, il faut bien l’avouer, n’était pas la partie la plus facile de notre tâche :

Toutes nos tentatives étaient suivies de déception ; les renseignements les plus vagues nous étaient donnés ; bien peu de marchands de curiosités avouaient en avoir connaissance, aucun n’en possédait d’échantillon, alors que la porcelaine du Japon, sans être commune, n’est cependant pas rare.

Deux conclusions s’offraient naturellement à l’esprit pour expliquer cette anomalie.

Ou la porcelaine de Corée est très précieuse et introuvable, ou elle est indigne de tout intérêt.

Sur ces entrefaites, un commissionnaire en porcelaine, à qui nous avions fait part de nos anxiétés, nous dit être en relations. d’affaires depuis de longues années avec les Coréens qui viennent en ambassade à Péking. Il nous affirma pouvoir se procurer quelques objets de porcelaine par leur intermédiaire, mais nous avoua à l’avance que ces objets étaient des plus grossiers et parfaitement indignes d’être acquis comme objets de curiosité. Ce sont ces objets que je me suis empressé de faire parvenir au Musée de Sèvres. Je fis tous mes efforts pour découvrir si des produits d’une fabrication plus parfaite n’existaient point dans les mains des mandarins et des riches particuliers coréens, mais on m’affirma que la classe aisée se servait presque exclusivement d’objets en bronze, et les classes élevées d’objets en or ou en argent. Le fait certain, c’est que chaque année l’ambassade coréenne achète pour l’importation des lots importants de porcelaine chinoise. C’est cette dernière qui fait prime et est considérée comme objet de luxe en Corée.

Ces considérations toutes graves qu’elles fussent, ne nous ont