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l’influence civilisatrice de l’astre chinois sur tous les satellites qui l’entourent, que d’en faire honneur à un empire reconnu être dans un état très inférieur de civilisation, et dont la littérature, les sciences et les usages sont, de son propre aveu, un emprunt fait à son puissant voisin ?

Quelques personnes incrédules pourraient attribuer à un sentiment de jalousie le silence gardé par les auteurs chinois sur l’origine d’une industrie qui a été pour leur pays une source de gloire et de profit. Rien n’autoriserait à le penser : quelque ait toujours été le mépris des Chinois pour les étrangers, ils reconnaissent volontiers leur devoir la connaissance de quelques procédés industriels.

Les textes que nous avons cités reconnaissent devoir l’industrie du verre, des émaux sur métal aux Musulmans (Arabes ?). Ces objets figurent dans les tributs présentés par les royaumes limitrophes du Golfe Persique. Un aveu plus complet ne leur aurait pas coûté, ce semble.

Quant à ce qui concerne l’influence coréenne sur l’art japonais, le fait semble hors de doute, les textes japonais en font foi. Nous avons eu occasion d’en parler à son Excellence l’Ambassadeur du Japon à Péking qui s’est empressé de reconnaître la vérité de cette assertion, mais il a déclaré que les produits coréens étaient fort grossiers et que depuis l’introduction des procédés céramiques dans son pays, l’art y avait fait d’immenses progrès, laissant absolument dans l’ombre les produits coréens.

Ainsi, tous les renseignements concordent, en ce qui concerne la médiocrité des produits coréens, bien différents en cela des descriptions fantaisistes de certains auteurs européens. Quant à leur antiquité, il paraît avéré que la Corée a emprunté les procédés de la Chine et les a transplantés au Japon.