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DÉLAISSÉE


Dans le lit nuptial, — autel où l’on adore, —
La douleur sur le front, la rage dans le cœur,
Une femme aux doux yeux, qu’un mal poignant dévore,
Redouble de sanglots lorsqu’elle voit l’aurore
Répandre sur sa couche une pâle lueur.


Son visage est mouillé de larmes abondantes ;
Pauvre âme ! elle aime encore un époux qui la fuit,
Et pendant que, bestial, il fêtait les bacchantes,
Martyre elle comptait les heures accablantes
Qui sonnaient lentement comme un glas dans la nuit.