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LE SOUVENIR


Quand nous ne voyons plus, dans un ardent désir,
Rire sur un lac bleu les flots de l’espérance,
Quand le présent muet doute de l’avenir,
Quand les jours ont tari la corne d’abondance,
Quand notre cœur se gonfle au doux nom d’une femme
Et qu’il n’a plus l’espoir de posséder son âme.
Nous vivons dans le souvenir.


Le soleil avait fui derrière les vieux chênes
Du plus bel horizon qu’il soit donné de voir,
Et parcourait déjà les oasis lointaines ;
Le couchant, de vermeil était devenu noir.