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ANNE DE MARQUETS.

Élevée dans l’étude des Belles-Lettres & dans la Piété, elle apprit de bonne heure à mépriſer le monde, où ſa naiſſance & la fortune de ſes parens la pouvoient faire jouir d’un ſort brillant ; elle fit Profeſſion à Poiſſy dans un Couvent de l’Ordre de Saint Dominique. Elle n’imita point ces Dévots attrabilaires, qui croient la Piété incompatible avec le talent de la Poéſie. Elle n’imita pas non plus ces perſonnes, qui par l’abus qu’elles font de leurs talens, déshonorent la ſainteté de leur état. Elle fit des ſiens l’uſage qu’elle en devoit faire en les conſacrant à la Religion.

L’auſtérité du Cloître ne l’empêcha point de conſerver des correſpondances avec les Gens de Lettres eſtimables qu’elle eut occaſion de connoître ; de ce nombre fut Claude de Pence, qui lui laiſſa trente livres de rente par ſon teſtament.