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Marie de Romieu

» Monſieur n’oubliez pas les Pauvres à ce jour,
» N’oubliez pas non plus mon cœur navré d’amour ».
J’étois débout craintif d’une choſe ſi rare,
Et l’écoutant mon ſens éperduement s’égare.
À mon tour je ſoupire & lui dis ces propos,
Qui comprenoient en ſoi tels ou ſemblables mots :
» Donc, Madame, acceptez mes amoureux ſervices,
» Vous jugerez mes feux comptant mes ſacrifices.
» Oui, dit-elle tout bas, aimez parfaitement
» Et bientôt jouïrez d’un grand contentement »
Si être Potentat de la puiſſante Aſie,
Si boire du nectar, manger de l’ambroiſie,
Sont un extrême bien pour les Rois & les Dieux,
Ce oui, que j’entendis, me fit plus heureux qu’eux.