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de Romieu.

S’il faut feindre un ſoupir d’un amant honorable,
S’il faut chanter encor une Hymne vénérable,
Tu ravis les eſprits des hommes mieux diſans,
Tant en Proſe & en Vers tu ſais charmer nos ſens.
Venez après Mortel, Charamon, Eliſenes,
Des Roches de Poitiers, graces Piériennes,
Vous auſſi qui tenez le Sceptre Navarois,
Et vous ma Générale, honneur des Piémontois,
De qui l’illuſtre Sang l’Italie environne,
Ayant regné long-tems ſur Vincenſe & Véronne.
Mes Dames, qui voudroit dignement vous chanter,
D’une Valeria il faudroit emprunter
Le ſçavoir, & la voix, ou d’une Cornélie.
Finis, muſe, finis mes plus chères amours ;
Mignone, c’eſt aſſez, finis-moi ce diſcours.


Elle ne le finit pas cependant, mais c’eſt un avis au Lecteur dont il n’eſt pas mal de profiter ; nous ajouterons ſeulement qu’elle ſe permet une réflexion très-ſenſée contre les ennemis du beau Sexe ; car il en a…

On doit bien ſe garder de toute humaine race,
Qui ne veut approcher la féminine grace.

À la ſuite de cet Ouvrage, l’Éditeur a ajouté quelques petites Poéſies dédiées à Madame la Ducheſſe de Joyeuſe, Marguerite de Lorraine.