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tante ; que cette action excitante soit toute locale, peu importe, elle n’en existe pas moins. En outre, il est aujourd’hui démontré que le chloral se dédouble à petite dose, mais qu’à forte dose il est absorbé et éliminé en nature. Les propriétés irritantes du chloral sont en beau jeu dans les expériences de M. Demarquay, vu la dose employée. D’autre part, la transformation lente en chloroforme fait que la quantité de cet agent se trouve toujours trop faible dans le sang pour produire l’anesthésie ; elle est suffisante pour des effets calmants et hypnotiques. Mais nous reviendrons plus loin sur ce point important.

D’autres expérimentateurs, au nombre desquels nous citerons MM. Dieulafoy, Krishaber, Léon Labbé, etc…, ont expérimenté sur ce composé et obtenu des résultats très-divers. D’où peuvent provenir de telles divergences ? Elles doivent provenir sans nul doute du composé plus ou moins pur qu’ils ont mis en usage.

Nous ne saurions aller plus loin sans établir le dédoublement du chloral en chloroforme et acide formique.

Si rien n’est plus facile que d’observer dans un verre à expérience la métamorphose du chloral au contact de la potasse et de la soude ou de leurs carbonates, il n’en est pas de même dans le sang. Chez les animaux soumis à l’influence du chloral, on ne peut percevoir l’odeur du chloroforme ni dans les produits respiratoires, ni dans leur sang.

Bouchet, se fondant sur des expériences qui ne sont pas tout à fait rigoureuses, avait déjà cherché à confirmer le dédoublement ; mais la question a été résolue d’une manière complète par M. Personne. Ce chimiste, dirigeant un courant d’air dans le sang provenant d’un chien qui avait reçu du chloral, et faisant passer ensuite cet air à