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La Flandre devait en outre, encore en 1333, une somme très élevée sur les contributions dont elle avait été frappée sous Philippe le Bel et sous Philippe le Long. D’après un relevé très détaillé du 8 septembre 1333[1], sur 1,406,000 livres, il n’aurait encore été payé au roi à cette date que 869,211 livres 19 sous 6 den. ob. parisis. L’arriéré à solder s’élevait alors à 536,788 livres 5 den. ob. parisis. Il ne faut donc pas être surpris que la Flandre n’ait pu que difficilement faire face à un ensemble de charges aussi lourdes[2], et que le roi, au moment où éclata la guerre de Cent ans, c’est-à-dire en 1339, ait renoncé à ce qui pouvait lui être encore dû dans les châtellenies[3].


Jules Viard.
  1. Arch. du dép. du Nord, B 263, no  6772.
  2. Au mois de novembre 1334, plusieurs villes de Flandre entrèrent en composition avec le roi. Ainsi Bergues offrit de lui payer 10,000 liv. par. forts pour se racheter de tous les biens forfaits à la suite de la bataille de Cassel (Arch. nat., J 570, no  3 ; cf. Annuaire-Bulletin de la Soc. de l’histoire de France, 1875, p. 200). Bailleul et Cassel offrirent, le 5 novembre, de verser, dans le même but, la première 500 liv. par. forts et la seconde 4,500 liv. de même monnaie (Arch. nat., JJ 66, fol. 655, nos 1478 et 1479). Le 16 août 1337, pour se libérer des arrérages de 3,333 liv. 6 s. 8 d. de rente, assignée à la femme de Louis, comte de Flandre, fille de Philippe le Long, Philippe VI abandonna audit comte les 40,000 liv. que lui devaient les habitants de Bruges (Arc. nat., J 570, no  4).
  3. Gilliodts-Van Severen, Inventaire des archives de Bruges, t. I, p. 488 (acte du mois de janvier). Dès le mois de juillet 1338, Philippe de Valois avait déjà prescrit aux baillis d’Amiens, de Vermandois et de Lille de s’abstenir de tous exploits de justice (Arch. nat., JJ 71, fol. 124) et au mois de mars 13238 (n. st.) il autorisa la ville de Bruges à relever ses portes et ses fortifications (Arch. nat., J 570, no  5).