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Non seulement Philippe de Valois rassembla des hommes d’armes pour attaquer les Flamands sur terre, mais il prit aussi les dispositions nécessaires pour leur résister dans le cas où ils voudraient tenter une diversion sur les ports de Normandie[1]. De grands approvisionnements furent également réunis à Saint-Omer, à Lille et à Tournai[2]. En face de ces préparatifs, quelques rebelles demandèrent à faire leur soumission, tels ceux de la ville et de la châtellenie de Courtrai[3].

Philippe VI employa une partie du temps qui s’écoula avant son départ pour l’armée à la visite des églises, des hôpitaux et à la pratique d’œuvres de miséricorde pour attirer les bénédictions de Dieu sur cette campagne[4]. Il dut même accomplir un pèlerinage à Chartres, car nous relevons sa présence en cette ville au 8 juillet[5]. Après être allé également à Saint-Denis véné-

  1. Dès le 20 juin 1328, Jean Le Mire, huissier d’armes de Philippe VI, fut envoyé à Dieppe et dans d’autres villes pour organiser l’armée de mer, et le 9 août suivant le roi ordonna aux baillis de Rouen et de Caux de ne pas contraindre les habitants de Dieppe et des autres ports et villes de Normandie, sises sur la mer, à verser le subside pour la guerre de Flandre, à cause des charges qu’ils ont à supporter pour la garde de ces villes et pour tout ce qui concerne l’armée navale (Arch. de la Seine-Inférieure, G. 851, fol. 36 et 39. Voir aussi Ch. de La Roncière, Hist. de la marine française, t. I, p. 387-388). D’après la note 1 de la page 387, Pierre Miège, amiral de Philippe VI, aurait reçu 11,342 livres pour l’équipement de la flotte envoyée contre les Flamands. Les habitants de Tournai furent aussi dispensés, le 10 août 1328, de tout service hors de la ville pour leur permettre de la garder (Arch. communales de Tournai, layette de 1328).
  2. Chronographia regum Francorum, éd. Moranvillé, t. II, p. 3.
  3. Par lettres du 24 juin 1328, Louis, comte de Flandre, nomma des commissaires pour recevoir la soumission des rebelles de la ville et de la châtellenie de Courtrai ; ils devaient rendre la ville, reconnaître le roi et Louis comme leurs seigneurs et les aider en cette guerre contre les autres révoltés (Arch. du Nord, B 619, no 5868). Cette soumission ne s’effectua sans doute pas alors, ou ne fut que partielle, car avant la bataille de Cassel les rebelles de Courtrai devaient marcher sur Lille avec ceux d’Ypres (Chronographia regum Francorum, t. II, p. 3). De plus, les délégués pour la soumission de Courtrai ne furent nommés par les échevins que le 9 septembre ; et par des lettres datées de Wytschaete (Belgique, Flandre occidentale, arr. d’Ypres, cant. de Messines), par conséquent du 9 ou du 11 septembre, Philippe VI fait savoir qu’il dut marcher contre cette ville et que, par pitié, il lui accorde le pardon qu’elle lui demande (Arch. du dép. du Nord, B 1562, fol. 249 vo et 250).
  4. Grandes Chroniques, éd. P. Paris, t. V, p. 310.
  5. J. Viard, Itinéraire de Philippe VI de Valois, p. 17 (extrait de la Bibliothèque de l’École des chartes, t. LXXIV (1913)). Cf. Grandes Chroniques, t. V, p. 311, n. 1.