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bourg qui s’étaient réfugiés dans l’église Notre-Dame d’Ardenbourg, comme la mise à mort d’un habitant d’Ypres que les révoltés de cette ville avaient été prendre dans la châtellenie de Lille après avoir franchi la Lys, comme les massacres commis à Cassel, l’occupation par des troupes armées de l’église de Waten, etc.[1].

Afin de subvenir aux besoins de son armée, Philippe VI demanda « un subside pour l’ost de Flandre », qui, perçu dans vingt-six bailliages et sénéchaussées, produisit 231,078 liv. 18 s. 11 d. ob. t.[2].

Les troupes furent convoquées sans retard, et dès le commencement du mois de juin l’ost de Flandre commença à se former[3].

  1. Arch. nat., J. 569, no 1. D’après le Chronicon comitum Flandrensium, dans Corpus chronicorum Flandriæ, t. I, p. 204, les habitants de Bruges auraient encore, après l’interdit, envoyé à Paris l’abbé des Dunes, Lambert Uppenbrouck, pour traiter avec le roi ; mais c’était sans doute pour chercher à gagner du temps, car, dit le chroniqueur : « Ipsi tamen hoc totum ficto faciebant, quia et ipsi semper sic stare in dominio et nunquam pacem habere cupiebant. »
  2. Bibl. Éc. des chartes, t. II, p. 169, et Bibl. nat., ms. fr. 20853, fol. 17 vo à 19 vo. Le total donné par le ms. de la Bibl. nat. est erroné ; on a : 229,120 liv. 18 s. 11 d. ob. t. Cf. Bibl. Éc. des chartes, t. II, p. 173, note 1, où M. Dureau de la Malle le rectifie. Voir, pour la manière dont ce subside fut levé dans les différentes parties de la France, J. Viard, les Ressources extraordinaires de la royauté sous Philippe VI de Valois, dans Revue des Questions historiques, t. XLIV (juillet 1888), p. 168 à 170. En Bourgogne, suivant les instructions adressées par le roi, le 3 septembre 1328, aux baillis de Sens et de Mâcon et aux collecteurs, on laissa le duc lever ce subside en son duché (original dans Arch. du dép. de la Côte-d’Or, B 11715, cote 79 ; publié par D. Plancher, Hist. de Bourgogne, preuves, no 248), et ce fut lui qui entretint et paya les hommes d’armes qui l’accompagnèrent (Arch. de la Côte-d’Or, B 11873). À l’occasion de la perception de ce subside, Philippe VI accorda aux mois de novembre et décembre 1328 des lettres de non-préjudice aux villes des jugeries de Rieux, de Villelongue, de Verdun, de Lauraguais, de Rivière et d’Albigeois (Arch. nat., JJ 65 b, nos 49, 50, 51, 94, 120, 134, 177).
  3. Au 16 juin 1328, des lettres d’état sont déjà données en faveur de Robert de Flandre, seigneur de Cassel, qui se trouvait alors en personne à l’armée de Flandre (J. Viard, Lettres d’état enregistrées au Parlement sous le règne de Philippe VI de Valois, no 9), et le 18 juin le roi écrivit au bailli de Lens pour la convocation du ban et de l’arrière-ban en vue de la guerre contre les Flamands (Pirenne, op. cit., p. XXVIII, note 2). À la même date, le roi envoya également des lettres pour la même convocation au sénéchal de Beaucaire (Hist. de Languedoc, nouv. édit., t. X, col. 674 à 676). Dès le mois de juin, des approvisionnements de vin pour l’armée de Flandre furent envoyés par l’Oise, au delà de Compiègne (Arch. nat., JJ. 65a. no 124).