Débordé par l’insurrection et trop faible pour lui tenir tête, Louis de Nevers s’enfuit à Paris afin de demander l’appui du roi. Charles IV essaya encore d’apaiser les rebelles et de les amener par la douceur à se soumettre au comte. À Pierrefonds et à Compiègne, il écouta leurs représentants qui lui firent des promesses ; mais sa mort interrompit ces négociations. Pendant sa régence, Philippe de Valois chercha encore à s’entendre au Louvre avec les envoyés des villes de Flandre. Peu après, à Amiens, ayant appris à nouveau les plaintes formulées contre les Flamands, il les assigna à Thérouanne devant ses délégués et conseillers, André de Florence, trésorier de Reims, Robert Bertrand, maréchal de France, et Thomas de Marfontaine, chevalier, leur fixa un rendez-vous et leur donna des lettres de sauf-conduit. On les attendit vainement pendant deux jours ; ils ne se présentèrent pas et ne se firent pas même excuser[1]. Toutes les tentatives de conciliation étaient épuisées.
Lorsque le comte de Flandre rendit hommage à Philippe VI, il lui exposa encore les maux causés à son pays par la rébellion des habitants de Bruges, d’Ypres et de Cassel[2], et réclama son aide pour ramener l’ordre dans ses États. Le roi réunit alors les seigneurs de son entourage[3] et chercha à s’entendre avec eux au sujet du secours à porter au comte de Flandre. Comme un certain nombre d’entre eux proposaient de remettre l’expédition à l’année suivante, afin de réunir plus facilement tout ce qui pourrait être nécessaire à l’armée, le vieux connétable de France, Gaucher de Châtillon[4], interpellé par le roi, fut
- ↑ Arch. nat., J. 569, no 1.
- ↑ Grandes Chroniques, éd. P. Paris, t. V, p. 309 ; Guillaume de Nangis, éd. H. Géraud, t. II, p. 90.
- ↑ Les Grandes Chroniques, t. V, p. 310, disent que cette délibération eut lieu à Paris ; le Continuateur de Guillaume de Nangis (t. II, p. 91) dit qu’elle se fit à Reims immédiatement après le sacre.
- ↑ Les Grandes Chroniques (ibid.) et le Continuateur de Guillaume de Nangis (ibid.) le nomment Gauthier de Crécy : il est plus connu sous le nom de
no 1, pièce dans laquelle on donne les noms de huit personnes (Thuin du Bruet, Gilet d’Asbruet, Jean d’Oslare, Robert de Bailleul, Pierre de Zontenay, Gilet Le Vrient, Boidin Vardenare, Didiez Desprez) qui furent mises à mort sans jugement sur le territoire de Cassel par les habitants de Bruges, d’Ypres et d’autres villes, et JJ 65 b, no 28, lettres de rémission accordées au mois de février 1329 (n. st.) en faveur de Lambequin Le Tolvare, qui, pour venger son père et un de ses frères mis à mort, avait tué Pierre de Sommergham, boucher de Bruges, l’un des principaux émeutiers.