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faire connaître par ses publications personnelles et par les travaux qu’il a inspirés.


E. Laval.


Claude Cochin. Henry Arnauld, évêque d’Angers (1597-1692). Paris, Aug. Picard, 1921. In-8o, XIV-432 pages, portr. et fac-sim.


Qu’y a-t-il de plus touchant que la communauté intellectuelle entre un père et un fils dont cette édition est la preuve ? Claude, dès l’École des chartes, collaborait aux travaux si délicats de M. H. Cochin en lisant et en collationnant les textes du moyen âge que ce dernier lui signalait. Claude, enlevé à l’affection des siens et de ses amis, revit par son père qui, surmontant sa propre émotion, a eu le courage de feuilleter les notes et de coordonner les études laissées inachevées par son fils.

M. H. Cochin publie aujourd’hui, avec la collaboration si dévouée et si éclairée de M. Lecestre, l’Henry Arnauld réclamé déjà depuis longtemps. Cet ouvrage doit avoir sa place dans toutes les bibliothèques des chercheurs qui s’intéressent au XVIIe siècle ; ils ne trouveront que là des détails qu’ils chercheraient vainement ailleurs et qui permettent de donner à une époque une physionomie particulière. Arnauld n’est pas un personnage de premier plan, mais il est en rapport avec tous ceux qui, à Rome, à Paris et plus tard à Versailles, ont tenu une grande place.

Il fréquente l’hôtel de Rambouillet, Chapelain, Conrart, il visite Bassompierre en prison, voit les Puisieux, les Guémenée, le cardinal de Retz, les Montmorency. Envoyé à Rome en mission, il a pour correspondant le cardinal Bentivoglio, les Barberini ; il négocie tour à tour avec Innocent X, les ducs de Parme, Modène et de Toscane ; finalement, ses succès diplomatiques sont récompensés en 1649 par l’évêché d’Angers, où il devait rester jusqu’à sa mort en 1692. Arrivé au milieu de la Fronde, sa personnalité lui permit de jouer un véritable rôle pacificateur, et son grand bon sens le mit à même, au moment où l’évolution du jansénisme atteignit son paroxisme, de maintenir la paix religieuse dans le diocèse.

Souvent, les plus exaltés de sa famille : Antoine, Angélique, Agnès, les Arnauld d’Andilly, cherchèrent à l’entraîner à leur suite. Il sut toujours résister aux tendances extrêmes de Port-Royal et aux mesures de rigueur que Louis XIV voulait exiger. Ces deux crises permirent à l’Anjou d’apprécier entièrement la clairvoyance et le dévouement du vénérable évêque.

Sans insister sur la riche documentation de l’ouvrage qui est puisée à la bibliothèque Vaticane, aux archives pontificales et dans des collections particulières, il faut signaler de nombreux passages où