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sédaient en tant que chefs de l’Église romaine, par les avantages qu’elle leur procura au point de vue fiscal et enfin par l’entente qui régna souvent entre les rois et la papauté au sujet du choix des candidats, entente qui généralement amena la paix et la concorde entre le pouvoir temporel et le pouvoir spirituel.

Dans la dernière partie de son travail, M. Mollat expose les conflits et les résistances que les mesures pontificales purent susciter dans les différents États qui composaient alors la chrétienté. En Angleterre et dans l’Empire, où la résistance fut souvent âpre et où de graves conflits surgirent, en France, en Italie, en Espagne, en Portugal et dans les petits pays tels que la Dalmatie, la Croatie, l’Épire, la Pologne, la Lithuanie, etc.

L’ouvrage de M. Mollat, fruit de longues recherches dans les archives pontificales et de laborieux dépouillements de nombreux travaux français et étrangers, forme un excellent chapitre de l’histoire des relations entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel au XIVe siècle. Les consciencieux travaux déjà publiés par M. Mollat sur les papes d’Avignon sont la garantie de la valeur de ce dernier volume. Nous n’y voulons relever qu’un lapsus causé sans doute par une note mal prise une première fois. Partout, le nom de M. Furgeot, qui vient de publier le premier volume de l’Inventaire des actes du Parlement de Paris de 1328 à 1350, est changé en Frugeot ; en somme, légère faute qu’il sera facile de corriger.


Jules Viard.


Fournier (Jos.). La Chambre de commerce de Marseille et ses représentants permanents à Paris (1599-1875). Étude historique et documents inédits. Marseille, typ. et lith. Barlatier, 1920. In-8o, 334 pages.


En 1599 fut créé à Marseille « le Bureau du commerce » qui, en 1650, devint autonome sous le nom de « Chambre de commerce » ; elle fut le premier des organismes similaires qui devaient être établis par toute la France en 1700-1706 ; l’institution marseillaise eut donc une origine essentiellement locale et spontanée. De 1650 à 1675, la Chambre déléguait de façon presque permanente en missions spéciales à Paris, auprès des ministres, un et même deux et trois de ses membres pour régler des affaires concernant le négoce. Sous Louis XIV, les rapports furent assez difficiles, par suite des velléités d’indépendance de la cité phocéenne, visant surtout au maintien des franchises de son port. « Je ne vois jamais M. Colbert, écrivait l’un des délégués, qu’il ne me dise des paroles de foudre et de tonnerre » ; il finit d’ailleurs par être mis quelque temps à la Bastille. Le ministre écrivait de son côté, et non sans quelque raison, que les Marseillais ne savaient