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d’extraits et de documents publiés. Sous une de ces formes il y entre « tous les documents constituant la biographie des personnages et les annales de chaque institution ».

Chaque article est suivi de références, mais manuscrits, éditions, analyses ou simples mentions s’y trouvent mêlés, sans que rien distingue les unes des autres ces références de nature différente. Pour les volumes à suivre, il serait à désirer qu’on adoptât une disposition typographique qui mît de l’ordre et de la clarté là-dedans.

La table contient seulement un choix de noms de personnes : ceux des dignitaires ecclésiastiques. Une table des matières et une introduction sont annoncées pour paraître en un fascicule séparé.


P.-F. Fournier.


G. Mollat. La collation des bénéfices ecclésiastiques sous les papes d’Avignon (1305-1378). Paris, de Boccard, 1921. In-8o, 353 pages. (Université de Strasbourg, Bibliothèque de l’Institut de droit canonique, vol. I.)


La féodalité fit sentir son influence sur le pouvoir de l’Église aussi bien que sur celui de la royauté. Pendant la première partie du moyen âge, la papauté, comme les rois, vit lui échapper certains moyens d’action que plus tard elle s’efforça de récupérer. Parmi ces moyens d’action, l’un des principaux, celui dont elle usa fréquemment pour s’attacher des créatures, fut la collation des bénéfices. Or, antérieurement au XIe siècle, le pouvoir royal chercha souvent à se substituer au pouvoir ecclésiastique pour ces collations ; ce fut même de ces empiétements que naquit la querelle des investitures. À la suite de ces dissensions, la papauté put se ressaisir, et à partir du XIe siècle elle employa tous ses efforts pour chercher à centraliser le gouvernement de l’Église entre ses mains. C’est l’histoire de ce que les papes d’Avignon firent dans ce sens que M. Mollat a voulu retracer dans cet ouvrage sur la collation des bénéfices.

On distingue deux sortes de bénéfices, les bénéfices mineurs : canonicats, prébendes, dignités, personats. églises, etc., et les bénéfices majeurs : patriarcats, archevêchés, évêchés, abbayes d’hommes et de femmes. Depuis de longs siècles, les évêques, les abbés, les chapitres avaient coutume de conférer les bénéfices mineurs placés sous leur tutelle. Les papes revendiquèrent leur part dans la collation et, pour arriver à leurs fins, ils usèrent du droit de réserve. On appelle ainsi le droit que possède le pontife romain, en vertu de sa primauté de juridiction, de conférer lui-même un bénéfice ou un office qui est vacant ou qui le deviendra, à l’exclusion de tous les collateurs ordinaires.

Il y avait deux sortes de réserves, les unes spéciales, s’appliquant à