Page:Bibliothèque de l’École des chartes - 1921, 1922 - tome 82-83.djvu/329

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Pendant plus de deux siècles, il fut ainsi détaché de la France, et c’est seulement après le traité de Nimègue, en 1678, qu’il revint à notre pays avec une partie de la Flandre.

Jules Viard.


OSTREVANT.


Memoires sur le comté d’Ostrevent
et des droicts du Roi sur iceluy
.

[1]Du temps du roy Philippe le Bel, plusieurs questions murent entre le comte de Haynaut, d’une part, et les[2] eglises et autres gens de Ostrevant pour cause de l’Ostrevant. Et ainçois que le Roy voulsist les causes mettre en procès, il fit faire enqueste[3] pour sçavoir d’où et le Ostrevant venoir, et combien il duroit. Et sceut-on par chartes et chroniques[4] d’eglises que li Ostrevant fu jadis de la comté d’Artois au temps que li comtes d’Artois estoient comtes d’Artois et de Flandres. Trouve-on chartes[5] en plusieurs eglises seellées[6] de l’anel du roy Charles le Chauve gisant emmy le cuer de Sainct Denys. Cils Charles fu roys de France et emperieres de Rome  ; et tout ce que il donoit[7] en Haynau et en l’empire d’Allemagne, il selloit de son grand seel ; et ce que il[8] confermoit au royume de France, il selloit de son annel[9] ; ainsi declaircisoit que li Ostrevant .

    de Hainaut, et d’Albert de Bavière, ainsi que les pièces s’y rapportant, dans Devillers, Cartulaire des comtes de Hainaut, t. I, p. 350, no  218, p. 362, 364, 366 à 370, nos 229 et 230, p. 373, no  233, et nos 237, 139, 255, 256, 264, etc., et t. II, p. 494, no  709, p. 511, no  717.

  1. Dans le ms. de Rouen, ce mémoire début ainsi : « Il est vray que du temps, etc. »
  2. et plusieurs (Rouen).
  3. enquestre secrette (Rouen).
  4. trouvées ez eglises et par bonnes gens (Rouen).
  5. Et privileges (Rouen).
  6. et confermées (id.).
  7. et confermoit (Rouen).
  8. donnoit et confermoit (id.).
  9. Cette distinction est erronée, car l’expression « signer de l’anneau » (anuli impression esignare), qui remonte à l’antiquité, s’est conservée traditionnellement jusqu’au commencement du xie siècle, bien que les anciens cachets fussent devenus des sceaux et que leurs dimensions excluent toute possibilité que leurs matrices fussent fixées à des bagues. On disait indifféremment : signer ou sceller de l’anneau (Giry, Manuel de diplomatique, p. 632).