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L’OSTREVANT
ENQUÊTE AU SUJET DE LA FRONTIÈRE FRANÇAISE
SOUS PHILIPPE VI DE VALOIS

Séparateur


Le partage de l’empire de Charlemagne effectué, en août 843, entre les trois fils de Louis le Débonnaire, fut la cause de nombreuses contestations et souvent de conflits entre les chefs des états formés à la suite de ce démembrement. Par le traité de Verdun, Lothaire eut une longue bande de terrain comprise entre l’Escaut et le Rhin jusqu’à la mer ; son royaume englobait en outre, dans cette région, le Cambrésis et le Hainaut, puis, suivant la Meuse, la Saône et le Rhône, s’étendait jusqu’à la Méditerranée[1]. Après la mort de Lothaire II (8 août 869), son royaume fut de nouveau divisé, et, d’après l’acte de partage de 870, la partie située à l’ouest de l’Escaut revint à Charles le Chauve ; par conséquent, le territoire formant le pagus Ostrebanti, plus tard l’Ostrevant, fut réuni à la France[2].

Quelles étaient l’étendue et les limites de l’Ostrevant ? Le mémoire présenté à Philippe de Valois permet de répondre avec précision. On y dit que ce pays avait huit lieues de long et au maximum cinq de large, et que, de plus, il était entouré d’eau.

  1. Longnon, Atlas historique de la France, texte explicatif des planches, p. 72.
  2. Longnon, Atlas historique de la France, pl. VIII. C’est ce que l’on s’efforce de prouver à l’aide d’arguments diplomatiques dans le mémoire que nous publions. Voir aussi sur l’Ostrevant : le comte de Loisne, Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais, et sur la composition de l’archidiaconé d’Ostrevant, ibid., Introduction, p. xxxiv. Le Glay, Documents pour servir à l’histoire du comté d’Ostrevant, dans : Mémoires de la Société nationale des sciences, de l’agriculture et des arts de Lille, 1851, p. 531 et suiv. Ce travail a été reproduit par le même auteur dans es Nouveaux analectes ou documents pour servir à l’histoire des faits, des mœurs et de la littérature… Paris, Techener, 1852, in-8o.