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le Bel annonçait au sénéchal de Beaucaire qu’il entendait consulter les prélats, les barons et ses autres sujets sur plusieurs affaires importantes touchant à l’état et à la liberté du royaume, des églises et des personnes, quelle que fût leur qualité, ecclésiastiques et nobles aussi bien que séculières ; il lui enjoignait de donner en son nom, aux consuls et communautés de chacune des cités de Nîmes, Uzès, le Puy, Mende, Viviers et des villes de Montpellier et de Beaucaire, l’ordre de choisir, pour les représenter devant le roi à l’Assemblée qui s’ouvrirait le dimanche 8 avril, trois personnes parmi les plus considérables et les plus expérimentés de leurs concitoyens et de les munir de pleins pouvoirs afin qu’ils pussent ouïr et agréer les décisions royales sans s’excuser sur la nécessité d’en référer à leurs commettants. Il serait procédé contre ceux qui n’obéiraient pas à ces ordres du roi[1]. Sans retard, le sénéchal, Jean d’Arrablai, donna l’ordre au gouverneur royal de Montpellier, le 13 mars[2], de convoquer les consuls et les citoyens de Montpellier afin qu’ils procédassent à l’élection des trois députés selon les prescriptions du roi. Le 16 mars, dans la maison du consulat, le lieutenant du gouverneur fit présenter aux consuls et lire en langue vulgaire les lettres du roi et du sénéchal. Les consuls demandèrent copie de ces lettres avant de répondre[3]. Nous ne savons rien de plus. L’idée générale à retenir est que les sept grandes communautés de la sénéchaussée de Beaucaire furent représentées chacune par trois députés choisis parmi les citoyens les plus considérables. Tous les baillis et sénéchaux du royaume reçurent certainement des lettres semblables à celles qui furent expédiées au sénéchal de Beaucaire ;

  1. Le mandement suivant, adressé au sénéchal de Carcassonne, montre que ces menaces furent mises à exécution ; mais le roi dut souvent faire grâce : « 1302, mardi 28 mai, Pierrefonds. — Philippus, Dei gratia, Francorum rex, senescallo Carcassone, salutem. Quia communitates comitatus Fuxi et totius terre, quam dilectus et fidelis noster comes Fuxi habet in Carcassesio, nuper, cum ceteris regni communitatibus, pro quibusdam regni ejusdem statum contingentibus, coram nobis Parisius evocate, in ipsa convocatione non fuerunt, contumaces reputamus easdem ; ideoque, mandamus vobis quatinus, pro contumacia hujusmodi ex parte dictarum communitatum gagiata emenda, emendam eandem sine nostro speciali mandato non levetis. Actum apud Petramfontem, die martis ante Ascensionem Domini, anno ejusdem millesimo trecentesimo secundo. » Copie de 1666 à la Bibl. nat., ms. Doat 177, fol. 219-219 vo.
  2. Document B.
  3. Document C.