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honeur et de mon estat plus avant qe en gentz qe j’ai, et sur ce q’ils vous dirront veuillez faire le mielleur à vostre avis pur mon honeur, du quel certes j’ai en vous parfaite fiance. Très cher et très amé cousin, Nostre Seigneur vous eit en sa sainte garde. Donné à Evreus le darrein jour de janvier.


V.
Mantes, 1er  mars 1354.
Lettre du roi de Navarre au duc de Lancastre.
(British Museum, Cotton., Caligula, D. III, no  68. — Copie du xive siècle.)


Très chers et très améz cousins, vendredi xxie jour de ffeverer, partirent de nous à Mante deux de noz valletz à cheval pour aller dever vous ; et par chescun d’ycelx vous envoiasmes unes lettres contenantes entre les autres choses qe le parlement qe nous avons à Mante ovesqes les gentz de Monsegneur le Roi, il nous convenoit tenir plus long qe nous ne quidons pur certaines causes contenues en noz dites lettres, et pur ce vous escrissmes qe vostre arroi et ordenance qe vous faisez pur nous vous retardissez et aloingnissez jucques à x jours après la dimenche des Brandons, et qe dedeinz lors vous orriez senz faute certainnes et clères nouvelles de nous sur tout nostre fait. Ore est ainsi, très cher et amé cousin, qe parmy le grant travaill et bon conseil de mes dames les Reines de Ffrance[1] et de nostre très cher cousin le cardinal de Boloigne et autres pluseurs bones gentz, et auxi parmy ce qe nous avons trouvé toute rayson en Monsegneur le Roy, nous sommes à accort ovesqes lui par ainsi : qe, premier, le fait de la mort de Charles d’Espaigne, jadis connestable de Ffrance, et toutes les autres choses qui de se sont ensuiez, ou pur ce ont esté faites, il acquite et pardonne bonement à nous et à touz noz aidantz et confortantz, si come est plus au plain contenu en ses lettres donnéz sur ce, et après il nous a baillée et delivré reaument et de fait, ou duchié de Normandie, en lieux molt bien seanz à nous, les heritagez en quoi il nous estoit tenuz et auxi nous ad satisfait de toutes les sommes des deniers qu’il nous devoit. Moult d’autres bons poinz a pour nous en l’accort d’entre nous, les quels pur cause de brieté nous ne vous escrivons pas à present, mais

  1. Jeanne de Navarre, tante de Charles le Mauvais, veuve de Charles IV le Bel, et Blanche de Navarre, sœur de Charles le Mauvais, veuve de Philippe VI.