vive au roi de France, qui se réconcilia avec son gendre dans une séance publique tenue au Louvre (24 septembre). Réconciliation trompeuse et éphémère, car au moment même où elle s’affirmait avec le plus d’éclat, le roi de Navarre ourdissait de nouvelles intrigues.
Les événements qui se déroulèrent au cours des années suivantes permettent sans doute de mieux pénétrer le caractère du roi de Navarre. Ils ne nous apprennent rien cependant que les négociations de 1354 et de 1355 n’aient indiqué déjà avec une suffisante clarté. Du premier coup, Charles le Mauvais donne sa mesure et se révèle tout entier, avec son ambition démesurée et ses rancunes impitoyables ; prêt à tout pour les satisfaire, à nouer des intelligences avec les ennemis du royaume, comme à y déchaîner la guerre civile. Son attitude, à la fois provocante et pleine de dissimulation, ses desseins, avoués ou secrets, ne peuvent que tenir en éveil la défiance du roi de France jusqu’au jour où un mot imprudent, un faux bruit peut-être, déterminera l’explosion d’une colère longtemps contenue.