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Il a secoué la paresse administrative. C’est à la suite d’une violente campagne dirigée par lui[1] que les archives de la Marine, abandonnées jusqu’alors à des bureaucrates ignares et négligents, ont été mises en ordre et ouvertes au public. Il a rendu un service du même genre aux érudits lillois, en réclamant l’organisation des archives municipales. Comme il n’estimait pas que le patriotisme consiste à ignorer et à mépriser l’étranger, il a contribué à faire connaître en France l’Allemagne et l’enseignement supérieur allemand[2]. Il a énergiquement réclamé, sans parvenir complètement à ses fins, une meilleure organisation et un budget plus élevé pour les bibliothèques des universités provinciales. Enfin, sans faire aucune réclame autour de son nom, il a été un des principaux auteurs de la réfection du musée de Lille, qui contient des richesses artistiques de premier ordre.

Les distinctions officielles n’ont pas accablé Flammermont. Les avantages honorifiques lui importaient peu, et il n’envia jamais que les gens qui pouvaient travailler plus encore que lui. En 1895, il refusa les palmes académiques, avec une brusquerie d’ailleurs assez explicable : venant à pareille heure et offerte à un homme dont les travaux étaient depuis longtemps connus de tous les historiens de l’Europe, la récompense était dérisoire. Flammermont aurait été plus sensible, en revanche, à l’appel qu’il aurait pu recevoir de l’Université de Paris. Sans formuler aucune plainte, il regrettait visiblement d’être fixé à Lille. Il le prouvait bien en habitant la plus grande partie de l’année à Paris, et son testament l’a mieux montré encore. Par une clause que nous nous permettons de regretter, sa bibliothèque, qui était

    (vol. I) ; dans le Bull. de la Fac. des lettres de Poitiers, année 1886 ; dans la Rev. hist., t. IX et X (1879), XVIII (1882), XXI (1883). L (1892) ; dans la Rev. de la Révolution française, t. XXIV (1893), XXVII (1894), XXX (1896), XXXIII (1897), XXXIV(1898).

  1. Ministère de la Marine, les archives, dans Rev. pol. et lit., 19 février 1881. — Les Vols d’autographes et les archives du ministère de la Marine. Paris, Picard, 1883. — Les Archives des ministères et les papiers d’états. Paris, 1883.
  2. L’Expansion de l’Allemagne (conférence du Cercle Saint-Simon). Paris, Cerf, 1885. — Des facilités de travail assurées en Allemagne aux professeurs des Universités de province, dans Bull. de la Fac. des lettres de Poitiers, année 1885. — Un nouveau règlement de l’examen d’état des candidats à l’emploi de professeur dans les gymnases et les écoles réales d’Autriche, Ibid.Les Universités allemandes, Ibid., année 1886.