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donnance du Vivier en Brie, en janvier 1320, dans les termes qui suivent : « Un tiers [maître clerc] pour tenir un livre qu’on appellera Journal[1], lequel nous voulons des maintenant estre en la dite Chambre pour enregistrer toutes choses qui seront faites en la dite Chambre, auquel registre voulons que toutes choses soient enregistrées chascun jour, par lequel livre on puisse savoir toutes choses qui faites y seront dont il convient avoir mémoire… »

« Item avons ordené et voulons que chascun samedi les maistres et les clercs qui seront establis à corrigier les escriptz rapportent aus aultres quiex escriptz il auront corrigiez, et soient enregistrés ou Journal[2]. »

Les Journaux de la Chambre ont donc eu depuis leur origine une valeur officielle et ont été dès lors régulièrement tenus au jour le jour pour conserver la trace des travaux de la Chambre et enregistrer ses arrêts et les documents émanés d’elle. Au sens large du mot, ces Journaux constituaient de véritables Mémoriaux, qu’il ne faut pas confondre avec les Mémoriaux proprement dits[3], ou Libri Memoriales, recueils qui étaient composés au début pour tel ou tel clerc ou maître de la Chambre et pour son usage personnel. C’est ainsi que le Saint-Just avait été rédigé pour Jean de Saint-Just, et Noster1 pour Jean Mignon[4]. Plus tard, ces registres ont été l’origine d’une série régulière qui commence avec le Mémorial A, et qui a été consacrée à l’enregistrement des ordonnances, édits et autres documents émanés de l’autorité royale. Le contenu des Journaux s’est de même sensiblement modifié au détriment de leur importance, et depuis 1384 la série de registres qui porte ce nom et qui s’arrête au 10 septembre 1790 ne contient plus que le texte des arrêts rendus sur requête[5].

  1. « Jornale Camere primo ordinatum fuit teneri per unum ex clericis, in registro magistri Johannis le Bègue, fol. IIIIXX VIII. » Bibl. nat., lat. 12815, fol. 114 vo.
  2. Recueil des Ordonnances, I, p. 703, et les autres copies et éditions citées dans notre Essai de Restitution, nos 10, 194 et 394. Cf. A.-M. de Boislisle, Pièces justificatives pour servir à l’histoire des premiers présidents (Nogent-le-Rotrou, 1873, in-4o), p. IX.
  3. Cette distinction est faite nettement par M. de Boislisle, op. cit., p. VII ; voir aussi Essai de Restitution…, p. I.
  4. Voir Essai de Restitution…, p. XVI.
  5. A.-M. de Boislisle, op. cit., p. XII.