Page:Bibliothèque de l’École des chartes - 1899 - tome 60.djvu/302

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Renonçant à donner une histoire, un exposé chronologique de la vie et des actions du roi, il nous offre « une étude sur le caractère et la sainteté de cette grande figure chrétienne royale, considérée sous les différents aspects de sa vie privée et publique. »

Il a divisé son ouvrage en deux livres : I. L’homme roi. Dans le premier, il étudie successivement saint Louis comme fils (ch. I), comme époux (ch. II), comme père et frère (ch. III), comme ami et maître (ch. IV), comme chrétien (ch. V), comme clerc (ch. VI), comme ascète et apôtre (ch. VII). Les six chapitres du livre II traitent tour à tour : (I) du chevalier et du général ; (II) des deux croisades ; (III) de la politique intérieure ; (IV) de la politique extérieure, pour aboutir à une comparaison des vertus privées et des vertus royales, à un exposé des caractères généraux et des résultats du règne (V) ; et pour se terminer par quelques considérations sur saint Louis dans son époque et devant la postérité (VI).

M. Sepet nous paraît avoir admirablement saisi et exprimé les traits du caractère de saint Louis ; les aperçus originaux, les considérations judicieuses qui abondent dans son petit volume en rendront la lecture utile, si je ne me trompe, à ceux même qui se proposent d’approfondir l’étude du règne de ce prince.


E.-G. L.


Frantz Funck-Brentano. Chronique artésienne (1295-1304) et Chronique tournaisienne (1296-1314). Paris, Picard, 1899. In-8o, XXIV-127 pages, avec une carte.


Ce volume, qui fait partie de la « Collection de textes pour servir à l’étude et à l’enseignement de l’histoire, » contient plusieurs choses très distinctes et qu’il convient d’énumérer. D’abord ce sont des Notes additionnelles aux Annales Gandenses publiées en 1896 par M. Funck-Brentano dans la même collection. Puis c’est la chronique que notre confrère a appelée artésienne et dont nous n’avions jusqu’ici que l’édition détestable insérée par le chanoine de Smet dans son Corpus chronicorum Flandriæ, sous le titre de « Chronique anonyme de la guerre entre Philippe le Bel et Gui de Dampierre. » En troisième lieu, M. Funck-Brentano nous donne des fragments d’une chronique qui jusqu’ici est restée inédite ; c’est celle qu’il appelle Chronique tournaisienne, parce qu’elle a certainement été composée à Tournai au XVe siècle. Le volume se termine par une carte du comté de Flandre au XIIIe siècle, qui rendra des services, non seulement aux lecteurs des chroniques artésienne et tournaisienne, mais à toutes les personnes appelées à s’occuper de l’histoire de Philippe le Bel. Cette carte a été dressée par M. Funck-Brentano avec le plus grand soin ; elle n’est cependant point absolument à l’abri de critique. Ainsi l’auteur n’y a point marqué le comté de Saint-Pol, et je crois qu’il aurait dû appeler pays de la Leue et non point de