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Stephanus de Gual. doit se lire Stephanus de Gualardone. J’espère, mon cher ami, que vous adopterez cette lecture, quand vous aurez vu comment j’ai été amené à la proposer.

Ayant eu récemment une vérification à faire dans un précieux cartulaire du chapitre de Bourges, dont la Bibliothèque nationale s’est enrichie en 1875 et qui porte le no  1274 dans le fonds latin des Nouvelles acquisitions, je fus frappé, en le feuilletant, de la ressemblance que l’écriture de la partie primitive de ce registre, notamment aux fol. 13-18, 31-32, 39-40, 61-64, 73-74, 219-223 et 229-230, offre avec l’écriture de la partie primitive du registre E de Philippe-Auguste. J’ai eu l’honneur de vous faire constater cette ressemblance, quand je vous ai apporté aux Archives nationales le cartulaire de Bourges pour le confronter avec votre registre du Trésor. L’identité des écritures est évidente, et, pour que les lecteurs de la Bibliothèque soient à même de s’en assurer, j’ai fait reproduire[1] en héliotypie une page de chacun des deux manuscrits.

Or, nous allons voir dans un instant que l’auteur du cartulaire de Bourges nous a livré son nom en toutes lettres dans plusieurs des rubriques de son recueil, et, de cette façon, nous pourrons savoir à qui est dû le registre E de Philippe-Auguste. Mais il faut, avant tout, décrire sommairement le cartulaire. C’est une précaution d’autant plus justifiée que le plan suivi dans le cartulaire rappelle à certains égards le plan du registre de Philippe-Auguste.

Le cartulaire du chapitre de Bourges a été acquis par la Bibliothèque nationale en 1875, après avoir longtemps appartenu à un libraire de Bourges, M. Vermeil, chez qui M. de Raynal[2] et M. le baron de Girardot[3] purent le consulter pour leurs travaux sur l’histoire du Berri. C’est un volume de 380 feuillets de parchemin, mesurant 270 millimètres sur 183. Outre les chartes proprement dites, il renferme des statuts, des listes de résidence, des comptes, des censiers, des notes d’administration et des pièces diverses, ajoutées à différentes reprises dans le cours du XIIIe siècle. Ces additions ont été copiées pêle-mêle et un peu au hasard, souvent en caractères cursifs, assez difficiles à lire. La partie pri-

  1. Plancges I et II.
  2. Hist. du Berry. Bourges, 1844-1847. vol. in-8o.
  3. Mémoires de la Soc. archéol. de l’Orléanais, t. II, p. 38 et suiv.