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La date de la confection de ce registre, le nom du directeur de la chancellerie qui en ordonna l’exécution et celui du clerc à qui la rédaction en fut confiée sont indiqués dans la table des chapitres qui est en tête du volume et dans le catalogue des rois de France qui est sur le fol. 304. Quoique ces textes aient souvent passé sous nos yeux, il n’est pas inutile de les relire attentivement, et j’ai cru bon de les faire imprimer à la suite de ma lettre[1].

Pour le moment, je me borne à en extraire les mots relatifs au problème que nous voulons élucider :


Registrum anno Domini 1220 scriptum, de mandato reverendi patris Garini, Silvanectensis episcopi, per manum Stephani de Gual’., clerici sui.

Anno dominice incarnationis 1220, quo scriptum est registrum istud, per mandatum reverendi patris Guarini, Silvanectensis episcopi, a Stephano de Gual’., clerico suo.


De ces lignes, il résulte que le registre a été fait en 1220, et qu’il a été composé par l’ordre de Guérin, évêque de Senlis, faisant alors fonctions de chancelier. Il ne saurait exister le moindre doute sur ces deux points. Toute la difficulté porte sur le nom de l’auteur du travail. Celui-ci, à deux endroits, a voulu se faire connaître ; mais, dans l’un et dans l’autre endroit, il a écrit son nom en abrégé : Stephanus de Gual’. C’est la forme complète et authentique de ce nom qu’il importe de retrouver.

L’abbé Sallier, qui a le premier décrit le registre dont nous nous occupons, a cru que le nom du rédacteur devait se lire : Stephanus de Gualt, et voici l’observation par laquelle il a essayé de justifier sa lecture : « Le manuscrit porte de Gual, mais la finale est tranchée, ce qui indique la suppression d’un t ; il faut donc lire Gualt ou Gualto[2]. » Évidemment, cette explication n’est pas acceptable.

En 1856, quand je dus passer en revue les sources auxquelles j’avais puisé les éléments de mon Catalogue des actes de Philippe-Auguste, je crus pouvoir supposer que l’auteur du registre E s’appelait Étienne de Galles, Stephanus de Guallia. Je reconnais aujourd’hui que ma conjecture n’est guère plus satisfaisante que celle de l’abbé Sallier.

  1. Appendice, I et II.
  2. Mémoires de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, t. XVI, p. 169.