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de ses Épopées françaises, la Bibliographie des Chansons de Geste. « Ce n’est pas sans quelque tristesse et mélancolie, dit-il dans la préface, que nous disons adieu à des études qui ont charmé et rempli tant d’années de notre vie. Peut-être avons-nous fait mieux connaître et aimer plus vivement notre Épopée nationale et par elle notre France. C’est notre vœu le plus cher et ce serait notre plus chère récompense ! » Il venait d’écrire ces lignes où, comme toujours, déborde son cœur, mais entre lesquelles on lit ses tristes pressentiments. Quand la mort est venue le prendre, elle ne l’a pas surpris. Il l’a vue venir avec le calme profond et la parfaite résignation d’un chrétien.

« Le jour de la Saint-Louis, fête du pieux roi qui, comme lui, aima si passionnément l’Église et la France, il s’est éteint, plein de sérénité, dans les bras de la fidèle compagne qui avait partagé avec lui les bons et les mauvais jours, laissant à ses enfants l’exemple d’une vie noble et simple, utile à la science et au pays. »




— Notre confrère Gaston Dubois-Guchan est mort subitement le 15 août dernier à Sées. Né à Saint-Calais (Sarthe) le 23 janvier 1843, il fit ses études au lycée de Strasbourg. Brillant élève de l’École des chartes, il en sortit en 1868 avec une thèse très remarquée sur Guillaume Des Roches, sénéchal d’Anjou, qu’on trouvera aux tomes XXX, XXXII et XXXIV de ce recueil. Quelque temps employé au département des imprimés de la Bibliothèque nationale, il donna sa démission pour se retirer au Mans, puis à Sées, où l’attiraient les souvenirs de sa famille maternelle, la famille de Lonlay.

Dubois-Guchan avait entrepris une histoire complète des pèlerinages en terre sainte ; depuis de longues années, il en rassemblait les matériaux. Lui-même s’était déterminé, lors du Congrès eucharistique, à accomplir le pèlerinage des lieux saints, désireux de voir un légat français faire dans Jérusalem une entrée triomphale, comme aux beaux jours de l’occupation franque. Il revint en France par Chypre, où il fit un séjour de plusieurs mois. Rhodes et la Grèce le tentaient, il se captivait pour la question arménienne, quand la mort est venue frapper, mais non surprendre, cet homme de cœur et ce chrétien.


— Par décret du mois de février dernier, notre confrère M.  Marcel Fournier, directeur de la Revue politique et parlementaire, a été nommé chevalier de la Légion d’honneur.


— Par arrêtés en date du 13 juillet, ont été nommés officiers de l’instruction publique nos confrères MM.  Charles-V. Langlois, chargé de cours à la Faculté des lettres de l’Université de Paris, Charles Bémont, directeur adjoint à l’École des hautes études ; officier d’Académie,