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encore. Pour une étude de ce genre, il lui a manqué la contre-partie du travail de M. Riezler. Il lui eût fallu le recueil des actes de Louis X, Philippe V, Charles IV et Philippe VI, qui pouvaient faire connaître les relations de ces rois avec l’Allemagne ; sans cela, son étude ne pouvait être qu’incomplète. Or, il ne les a connus que par les chroniques, par des citations, des notes et des ouvrages de seconde main. Dans ces conditions, il était mal placé pour bien juger. Aussi, celui qui voudra refaire ce travail devra-t-il le compléter par de nombreuses recherches et étudier au moins ce qui existe tant aux Archives nationales qu’à la Bibliothèque nationale sur ce sujet.

À ces critiques générales, nous en ajouterons une autre relative à la bibliographie, qui est faite d’une manière défectueuse et incomplète. Ainsi, pour n’en citer qu’un exemple, le Recueil des historiens des Gaules et de la France n’est désigné que par ce mot : Recueil, et la tomaison. Malgré toutes ces critiques, nous reconnaissons cependant les qualités de ce travail. Il montre que son auteur sait étudier les textes et présenter clairement le résultat de ses recherches. De nouvelles investigations lui permettront sans doute de donner dans la suite une œuvre plus importante et plus approfondie.


J. Viard.


Histoire de l’église collégiale et du chapitre de Saint-Pierre de Lille, par É. Hautcœur, prélat de la maison de Sa Sainteté, chancelier des Facultés catholiques de Lille. T. I. Paris, A. Picard, 1896. In-8o, 460 pages.

Après avoir publié le cartulaire, le nécrologe et les plus importants documents des archives de la collégiale de Lille[1], Mgr Hautcœur en aborde l’histoire, et ce premier volume s’étend des origines jusqu’aux premières années du XIVe siècle. Comme la collégiale elle-même, cette histoire est intimement mêlée à celle de Lille, et M. Desplanque, archiviste du Nord, qui en avait saisi l’importance, pouvait écrire en 1863 : « Le chapitre de Saint-Pierre de Lille tient une grande place dans l’histoire de la Flandre wallonne. Son origine se confond avec celle de la ville dont il porte le nom ; ses développements ont puissamment contribué au progrès de la civilisation dans la campagne environnante ; enfin sa longue et glorieuse existence est parallèle à celle du corps municipal de Lille, avec lequel il a longtemps partagé le gouvernement intérieur de la cité.

« L’influence du chapitre de Saint-Pierre dans nos contrées n’est pas moins remarquable au point de vue artistique et littéraire qu’au point

  1. Bibl. de l’École des chartes, année 1894, p. 369, et année 1896, p. 112.