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qu’il cessa d’être en possession de cette principauté. L’autour donne en passant quelques détails sur la monnaie de Raucourt et Haraucourt avant leur réunion à la couronne, puis, après avoir esquissé leur histoire au moment de l’introduction du protestantisme, à la fin de l’ancien régime, sous la Révolution, il consacre ses derniers chapitres à la population, aux impôts, au service militaire, à l’agriculture, au commerce, à l’industrie, à l’assistance publique, au territoire, aux hameaux situés dans les limites de ces communes et enfin aux terribles épisodes de la guerre de 1870 dont elles furent témoins. En somme, bien que l’on puisse relever plusieurs fautes telles que celle-ci relative à l’origine de Sedan, page 78 : « Sedan avait été, lors de l’invasion franque, une forteresse construite sur la Meuse par Sedanus, fils d’un chef sicambre, » ou encore, page 185, cette autre, que les diocèses correspondent aux anciens pagi, tandis que c’est aux civitates qu’ils correspondent et les archiprêtres ou doyennés aux pagi ; cet ouvrage ne saurait être dédaigné pour l’histoire locale à cause du grand nombre d’indications utiles qu’il renferme.


J. Viard.


Essai historique sur l’église et la ville de Die, par Jules Chevalier, professeur au grand-séminaire de Romans. T. I. Montélimar, 1888. In-8o, XII-500 pages. T. II. Valence, 1896. In-8o, 616 pages.


L’apparition d’un nouveau livre de M. l’abbé Jules Chevalier est toujours une bonne fortune pour les Dauphinois. Comme son cousin, le chanoine Ulysse Chevalier, dont chacune de ses œuvres le rapproche davantage, il s’est imposé cette règle de conduite de ne rien écrire qui ne soit justifié par un texte. Toutes ses assertions sont puisées aux bonnes sources. Archives publiques et privées, bibliothèques françaises et étrangères, il connaît tout, pénètre partout et, avec une sagacité et une persévérance bien remarquables en ce temps de production hâtive, il réussit presque toujours à découvrir le document inédit qui permet de rectifier une erreur ou de résoudre un problème jusqu’alors inexpliqué. Mais, où il se sépare de son parent, c’est dans l’usage qu’il fait des matériaux ainsi recueillis. Tandis que M. le chanoine Ulysse Chevalier se borne à les présenter au public érudit en des éditions soigneusement collationnées, qui défient la critique la plus sévère, l’auteur de l’Histoire de Die ne réunit des textes que pour les mettre en œuvre ; et l’œuvre ainsi construite laisse à l’esprit une impression de reposante sécurité.

Il n’avait jusqu’à présent donné que quelques monographies, dont j’ai loué ici même les solides assises, en exprimant toutefois le regret que ses belles qualités ne fussent point consacrées à des travaux de plus longue haleine. M. Chevalier a entendu le conseil, et depuis lors,