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formellement avoir employé le « libellus » de Flodoard et n’indique aucune autre source écrite[1]. Or, nous savons que les Annales de Flodoard ont été désignées sous ce nom de « libellus[2]. » De plus, Richer contenant, comme on l’a vu, des mentions précises, en dehors des légendes, pour les années antérieures à 919, l’argument que Pertz croyait tirer de la comparaison de Flodoard avec Richer se retourne contre lui.

En résumé : 1o Tous les manuscrits des Annales de Flodoard, indépendants les uns des autres, qui nous sont parvenus, renferment une même numérotation grecque fragmentaire qui a été négligée jusqu’ici par tous les éditeurs. Il est à souhaiter qu’on en tienne compte dans une prochaine édition.

2o Chaque chiffre grec correspond à un paragraphe d’année. Il s’agit donc nécessairement d’une numérotation de paragraphes, numérotation unique en son genre, dont aucune autre œuvre annalistique n’offre d’exemple. Elle se trouve dans tous les manuscrits ; donc elle doit provenir de l’original.

3o Le point de départ de la numérotation étant l’année 893, il est à supposer que les Annales de Flodoard renfermaient à l’origine des mentions relatives aux années 893-918. Quant à la nature même de ces mentions et à leur importance, on ne peut, en ce qui les concerne, faire que des conjectures.


Ph. Lauer.
  1. Richer, éd. Waitz (Script. rer. Germ. in us. scholar.), p. 1 : « ex quodam Flodoardi… libello me aliqua sumpsisse non abnuo. »
  2. « Frodoardus… praecedentis libelli aliorumque librorum dictator egregius. » Addition à l’année 966 des Annales dans les mss. désignés par M. Couderc comme composant la seconde famille. (D. Bouquet, VIII, p. 214 c.)