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DES ANNALES DE FLODOARD.

le seul auteur qui nous fournisse la date exacte du couronnement de Charles le Simple (le 28 janvier 893)[1].

B. Passons à l’étude des manuscrits[2], où, suivant l’opinion de Pertz, il n’existe aucune mention authentique antérieure à 919.

Quand on examine soigneusement le manuscrit de Montpellier[3], on observe, à la fin de chaque paragraphe consacré à une année, des lettres majuscules grecques plus ou moins déformées. Ces lettres représentent très certainement des nombres. Les chiffres vont en croissant d’une unité par année. Le premier que l’on rencontre est placé en marge du folio 42, à droite du texte, en face du paragraphe de l’année 925[4]. Il consiste en ΛΓ, c’est-à-dire 33. Ces chiffres se suivent sans interruption jusqu’à l’avant-dernière année des Annales, 965, qui porte le numéro ΟΓ, c’est-à-dire 73[5].

La même numérotation, beaucoup plus incomplète, mais exactement correspondante, se retrouve dans les deux manuscrits de la Bibliothèque nationale. Dans le ms. lat. 5354, le premier chiffre correspond à l’année 926. C’est ΛΔ, c’est-à-dire 34. Les lacunes sont nombreuses ; ainsi, il n’y a de chiffres qu’aux années 927, 928, 931, 933, 934, 939, 940, 941, 942, 943, 947, 948, 949, 951, 952. Les lettres grecques ont été souvent défigurées, mais il est facile de les rétablir. Le Λ est transformé tantôt en a, tantôt en Δ ; le Θ en Ε ou en Η. À l’année 952, le scribe a écrit ΖΗ au lieu de Ν.

Dans le ms. lat. 9768, le premier chiffre est au fol. 40 , cor-

    écrites à Reims, concernant l’avènement et la mort des rois et des archevêques de Reims. »

  1. Favre, Eudes, p. 155.
  2. Voir, pour le classement des manuscrits, l’article de M. Couderc dans les Mélanges Julien Havet, pp. 721-731. L’auteur ne fait aucune allusion aux particularités que nous relevons ici.
  3. Ce manuscrit du xie siècle, qui est originaire de Verdun (Couderc, loc. cit., p. 726), est peut-être celui qui a servi à Hugues de Flavigny. On sait, en effet, que Hugues, avant d’être abbé de Flavigny (1096), fut moine à Saint-Vanne de Verdun.
  4. On peut se demander si le chiffre se rapporte au paragraphe qui le précède ou au paragraphe qui le suit. L’examen paléographique du ms. conduit plutôt à la première hypothèse.
  5. Pertz, dans sa préface, a signalé brièvement la numérotation du manuscrit de Montpellier, mais sans essayer de l’expliquer. La numérotation des autres manuscrits lui était inconnue : M. Couderc ne l’a signalée dans aucun.