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désigner l’abbaye de Faremoutiers[1], située à plusieurs kilomètres au sud-est de Meaux.

Faremoutiers était, on le sait, une abbaye de femmes, et, au IXe siècle, Bertrade, parente de Charles le Chauve, en fut abbesse[2]. Le 25 octobre 842, Charles le Chauve accordait un diplôme à ce monastère[3]. Il n’est donc nullement surprenant de trouver son obit dans le nécrologe de Faremoutiers :


« Octobre, 6. — Carolus Calvus venerabilis Galliæ imperator qui ecclesiam istam pignoribus sanctorum, et adhuc retinemus, decoravit[4]. »


Mais le nécrologe ne date que du XIIIe siècle. Cette mention brève et incorrecte, dans laquelle l’empereur Charles porte son surnom de « Calvus, » ne semble guère ancienne dans sa forme. Elle peut bien avoir remplacé une mention primitive plus développée qui se trouvait dans un nécrologe plus ancien.

Cette mention primitive, nous serions assez portés à la reconnaître dans le paragraphe initial des Annales :


Anno DCCC LXXVII, et Indictione X, II nonas octobris, præcellentissimus imperator Karolus sanctæ recordationis, insignisque memoriæ, temporalem finiens cursum, feliciter, ut credimus, ad gaudia migravit æterna. Hic siquidem fuit serenissimi Augusti Hludovici filius, ac nepos gloriosissimi Cæsaris ejusdem nominis Karoli ; cujus celsitudinis atque dulcedinis nobilissima propinqua ejus Bertrada abbatissa cum omni congregatione sibi commissa supplicationibus devotissimis assidue memor, hanc memoriam litteris compendio comprehensam fecit describi, quæ in ejus anniversario annuatim recitaretur, ejusque memoria semper haberetur[5].

  1. Seine-et-Marne, arr. de Coulommiers, cant. de Rozoy-en-Brie.
  2. Gall. christ., VIII, col. 1702.
  3. D. Toussaint-Duplessis, Hist. de l’église de Meaux, II, pièces justif. p. 5.
  4. Aug. Molinier, Les obituaires français, no 147. D. Toussaint-Duplessis, Hist. de l’église de Meaux, II, 467 : « Extrait du nécrologe de l’abbaye de Faremoutiers. » Ce nécrologe paraît avoir été commencé au XIIIe siècle au plus tard. D’Arbois de Jubainville (Hist. des comtes de Champagne, II, 399, note) mentionne l’existence du manuscrit original de ce nécrologe dans la bibliothèque du séminaire de Meaux.
  5. Histor. de Fr., VIII, 176. Cet obit présente avec le diplôme de Charles le Chauve du 25 octobre 842 certaines analogies d’expressions.