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Oudin signale de plus un manuscrit de la bibliothèque Cottonienne, qui renfermait, sous le nom de Flodoard, une chronique s’étendant depuis Auguste jusqu’en 966. Il est curieux de le citer, car D. Rivet, dans l’Histoire littéraire, l’a suivi de point en point : « Exorsus tamen altius videtur hoc chronicon, nempe ab anno DCCC LXXVII quo Carolus Calvus decessit… Post ista de Karoli Calvi obitu, pluscula desiderantur, usque ad annum DCCCC XIX… Sed remedium huic malo non mediocri afferri potest, nam illud chronicon Frodoardi integrum atque rarissimum opus extat inter mss. codices Cottonianæ bibliothecæ sub effigie Othonis codice 3 num. 3 ubi ita exprimitur :

« Num. 3 Chronica Frodoardi monachi sancti Albani ab Octaviano Imperatore ad annum Christi DCCCC LXVI[1] Codex sane rarissimus ex quo chronicon Frodoardi integrum sperare ab Anglis aliquando possumus. »

Malheureusement le ms. auquel il est fait allusion brûla dans l’incendie de la bibliothèque Cottonienne avant que personne eût pu en donner une description détaillée.

La question en était là, lorsque Pertz, en 1839, publia son édition des Annales[2]. La principale innovation qu’il fit consista dans la suppression du paragraphe initial se rapportant à l’année 877. Pertz, le considérant comme étranger au texte primitif, dit en parlant du ms. de la Bibl. nat. lat. 5354 : « Annalibus notitiam de obitu Karoli Calvi præmittit, ex libro quodam abbatiæ S. Faræ Meldensis descriptam[3]… » Pour lui donc, cette mention de la mort de Charles le Chauve, qui est l’objet du paragraphe, est tirée de « quelque livre de l’abbaye de Sainte-Fare de Meaux. »

L’idée de Pertz était juste, seulement elle aurait gagné à être formulée en termes plus précis. Tout d’abord, il n’y a point à Meaux d’abbaye de Sainte-Fare, mais une abbaye de Saint-Faron. L’éditeur n’a pas voulu parler de cette dernière. Il voulait

    à l’hist. de Fr., t. V, p. VII, et Bandeville, Chron. de Flod., publ. par l’Acad. imp. de Reims (1855), préface.

  1. Th. Smith, Catal. libror. mss. Cottonian. Bibl. (1696), p. 69, col. 2.
  2. Mon. Germ. hist., Script., III, pp. 368 et suiv.
  3. Ibid., p. 367.