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sur l’influence qu’exerça dans tous ses États le roi René, ami et protecteur des arts. Plus tard, se transportant dans tous les pays où vécut ce prince éclairé, en Provence, à Naples, à Gênes, à Milan, M.  Lecoy de la Marche recueillit dans les archives locales de nouveaux documents. De ces longues recherches, de la mise en œuvre de ces matériaux patiemment réunis, sortit le livre intitulé : le Roi René. C’est une étude complète et documentée de la vie politique de ce prince fidèle et peu récompensé par le roi de France, de son administration, de ses travaux artistiques et littéraires. L’Académie des inscriptions et belles-lettres décerna à l’auteur la récompense la plus haute et la plus enviée, le prix Gobert.

« Les Anecdotes tirées d’Étienne de Bourbon, le Saint Martin, dont la partie archéologique et géographique offre un réel intérêt et dont l’illustration est au-dessus de tout éloge, et enfin l’histoire des relations diplomatiques de la France avec l’île de Majorque terminent la série des travaux de longue haleine publiés par notre confrère. Je ne puis que faire allusion à ses œuvres moins considérables : volumes de la Bibliothèque de l’enseignement des beaux-arts, articles épars dans les revues les plus diverses : Bibliothèque de l’École des chartes, Revue des Questions historiques, Gazette des beaux-arts, Bulletin monumental, Correspondant, Nouvelle Revue, chroniques d’histoire et d’archéologie dans plusieurs journaux…, la simple énumération de ces travaux formerait une liste bibliographique considérable.

« Et là ne fut pas toute son œuvre. Professeur pendant plusieurs années à l’Institut catholique et conférencier très suivi, il avait groupé autour de lui un nombreux auditoire.

« Au Bulletin de notre Société, notre regretté confrère a donné diverses communications et aux volumes de nos Mémoires un traité italien du xive siècle de l’Art d’enluminer et une curieuse étude sur le Bagage d’un étudiant en 1347. Le 6 novembre de cette année 1347, on trouva, sur le bord de la route et en vue de Château-Landon, le cadavre d’un jeune boursier de Sorbonne, qui, ses vacances terminées, retournait à cheval de Nevers, sa patrie, à Paris. Sur l’ordre du bailli de Courtenai et par le ministère du tabellion de Chàteau-Landon, en présence d’un bourgeois de la localité, de trois sergents de la reine et de quatre témoins requis, il fut dressé un inventaire complet des effets trouvés dans les bagages et sur la personne du jeune étudiant. Cette pièce, jusque-là inconnue, nous montre, dans les plus minutieux détails, comment voyageaient les étudiants aisés du xive siècle, quelles étaient leurs habitudes, quels livres et quels objets ils emportaient avec eux. C’est une page inédite des plus curieuses, abondant en renseignements nouveaux et dont M.  Lecoy de la Marche a tiré le meilleur parti.

« Depuis plus d’un an, notre confrère ne paraissait pas à nos séances. Une attaque soudaine, tout en respectant la lucidité de son intelli-