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érudits qui iront encore explorer le Record office ou le British Museum. Il serait certainement très intéressant de remettre en lumière cette série de comptes. Tous ceux qui étudient les questions financières au moyen âge savent combien en France on est pauvre en documents de ce genre. Les incendies, la négligence, les destructions volontaires en ont fait disparaître la presque totalité ; il ne nous en reste que des bribes et des débris. Ce serait donc une véritable bonne fortune de pouvoir étudier toute une suite de comptes bien complets, car, certainement, l’histoire administrative de notre pays y trouverait beaucoup de renseignements utiles et précis[1].


Jules Viard.


I.
1362 (n. st.), 18 janvier.
Mandement de Jean le Bon enjoignant au sénéchal et au receveur de Saintonge de livrer aux gens du roi d’Angleterre tous les livres, papiers, registres, comptes, chartes et lettres qui seraient en sa possession et concernant les terres, domaines et revenus de Saintonge, excepté les comptes qui ne sont pas encore réglés.

Jehan, par la grâce de Dieu roy de France, aux seneschal et receveur de Xaintonge ou à leurs lieutenants, salut. Pour l’accomplisse-

    comptes au fol. 38. Les mémoriaux reconstitués qui existent aux Archives nationales, ainsi que les différents registres de la série P, dans lesquels se trouvent des copies des anciens mémoriaux, ne donnent que la lettre du 18 janvier 1362 (voy. P 2294, p. 275, P 2530, fol. 11 ro, P 2545, fol. 9 vo, P 2570, fol. 179 ro).

  1. Cet article était déjà imprimé lorsque nous avons appris que notre confrère M. Ch. Petil-Dutaillis préparait pour le Moyen âge une étude sur le traité de Brétigny. Dans une correspondance échangée entre nous, il a bien voulu nous signaler plusieurs pièces qu’il avait trouvées au Record office et qui se rapportent à notre travail. L’une d’elles, le compte de Pierre Bernard, receveur en Saintonge de l’année 34-35 du règne d’Édouard III, soit 1360-1361 (Queen’s remembrancer’s miscellanea, Realm of France, 461/1), pourrait provenir de cet ensemble de documents livrés par les sénéchaux et receveurs de Saintonge, Poitou, Limousin, etc., aux gens du roi d’Angleterre à la suite de la lettre de Jean le Bon du 18 janvier 1362 (n. st.). La Saintonge et l’Angoumois ne furent en effet livrés à Chandos qu’en octobre 1361 (Le moyen âge, 1897, p. 17). Une autre : compte de la sénéchaussée de Saintonge des années 35-36 du règne