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à la dépense, un savant chargé de reconnaître ce qui restait à Londres des archives volées[1]. »

Cependant, malgré toutes ces affirmations, les documents que nous publions sont bien le « témoignage historique, » la preuve qu’on livra un bon nombre de pièces à des commissaires anglais. Mais, nous dira-t-on, ces documents ne prouvent pas que ces comptes aient été transportés en Angleterre. Nous reconnaissons effectivement que nous n’avons pas là un témoignage positif sur lequel on puisse s’appuyer pour affirmer qu’ils ont passé la mer. On peut très bien admettre que, déposés dans les bureaux des agents chargés d’administrer en France les provinces cédées à l’Angleterre, ils y soient restés après la fin de la guerre de Cent ans ; mais, d’un autre côté, le fait même de la remise de ces pièces entre les mains des envoyés d’Édouard III permet de supposer au moins qu’ils purent être transportés à Londres. Nous ne voudrions pas, n’ayant pas en ce moment de preuves plus certaines, nous prononcer affirmativement en faveur de cette dernière hypothèse ; nous nous contenterons seulement de montrer à l’aide de ces lettres que l’affirmation contraire de M. Delpit est peut-être trop catégorique et qu’il n’y aurait rien de surprenant si, à la suite de nouvelles investigations dans les dépôts anglais, on mettait enfin la main sur quelques-unes de ces pièces.

Jusqu’alors, à notre connaissance, on n’a encore découvert aucun de ces documents ; nous avons parcouru aux dates indiquées les différents volumes de Bréquigny à la Bibliothèque nationale, dans lesquels nous pouvions avoir quelque chance de rencontrer au moins une indication relative à ces comptes, nous n’avons rien trouvé. M. Ch.-V. Langlois nous affirma aussi de son côté n’en avoir vu aucun dans les recherches qu’il fit dans les archives anglaises. Mais, ajouta-t-il, il ne serait pas étonnant qu’ils fussent compris dans la quantité encore considérable de documents non classés et inexplorés qui existent dans ces dépôts. Nous pensons qu’il ne faut peut-être pas perdre tout espoir de les retrouver. Ces lettres que nous donnons et que nous avons prises dans les Extraits faits par Menant, à la fin du XVIIe siècle, dans la Chambre des comptes[2], pourront servir d’indicateur aux

  1. Langlois et Stein, Archives de l’histoire de France (Paris, Picard, 1891, in-8o, p. 744).
  2. Ces pièces se trouvaient dans l’ancien mémorial D de la Chambre des