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ou dans des boîtes plus petites appelées layettes. Les deux savants, sans doute pressés de trouver un signe extérieur qui permît d’établir un classement à première vue, distinguèrent les sacs déposés à même sur les rayons, de ceux qui avaient été réunis dans des boîtes. Cette distinction répond à peu près à celle que l’on pourrait établir aujourd’hui entre les liasses rangées sur les rayons de nos dépôts et celles qui sont encloses dans des cartons. De là, trois séries :

1o Les Coffres et layettes.

2o Les Sacs.

3o Les Registres.

Sans doute, les sacs qui n’étaient pas encore renfermés dans des coffres concernaient ordinairement des affaires plus récentes ou d’ordre différent de celles pour lesquelles on avait déjà pris cette mesure conservatoire ; mais, dans bien des cas aussi, des sacs tirés des coffres pour un motif quelconque n’avaient pas été replacés. De semblables négligences eurent pour résultat de faire classer dans la seconde série des documents qui auraient dû être réunis dans la première à d’autres documents du milieu desquels on les avait extraits. Tel qu’il est, ce classement dure encore à présent : les divisions Layettes et Registres ont conservé leurs anciennes appellations. Quant aux Sacs, dont le nom est depuis longtemps oublié, je démontrerai plus loin qu’ils forment maintenant le Supplément du Trésor des chartes.

Restait à mettre en ordre les matières classées dans chacune de ces séries. Dupuy et Godefroy s’occupèrent d’abord de celles que comprenait la première : Coffres et layettes. « L’ordre, » est-il dit dans le Traité des droits du Roy[1] « y fut mis tel qu’il est aujourd’hui, où l’on voit les layettes mises en bon ordre par les Douze gouvernements, puis les Affaires étrangères, les Personnes et les Mélanges. » Le cadre de classement qu’ils arrêtèrent se trouve dans un État sommaire dont j’aurai plus loin l’occasion de parler, État rédigé certainement à cette époque par Dupuy, mais dont je ne connais que des transcriptions postérieures[2]. Les matières y sont groupées selon les quatre catégories énumérées ci-dessus ; mais les divisions entre elles ne sont point marquées, et l’on voit par les intitulés que

  1. Édition de 1655, p. 1013.
  2. Bibl. nat., coll. Dupuy, vol. 25, et fr. 14009.